Zone euro: l’économie se contracte au 3e trimestre, l’inflation chute en octobre

AWP

1 minute de lecture

Le PIB des 20 pays partageant la monnaie unique a reculé de 0,1% entre juillet et septembre en glissement trimestriel, alors que les analystes tablaient sur une simple stagnation.

La zone euro a vu son économie se contracter au troisième trimestre, après le léger rebond du printemps, plombée par les difficultés de l’Allemagne et la remontée des taux d’intérêt, alors même que l’inflation continue de s’essouffler, selon des chiffres d’Eurostat publiés mardi.

Le Produit intérieur brut (PIB) des 20 pays partageant la monnaie unique a reculé de 0,1% entre juillet et septembre en glissement trimestriel, d’après la première estimation de l’office européen des statistiques. C’est en-deçà des attentes du marché, les analystes de Factset misant sur une stagnation (+0%).

Le PIB de la zone euro avait stagné sur les trois premiers mois de l’année puis progressé de 0,2% au deuxième trimestre.

La performance de la zone euro reste pénalisée par la conjoncture morose en Allemagne, première économie européenne. Le PIB allemand s’est affiché en recul de 0,1% sur la période juillet-septembre, après avoir stagné au premier trimestre et faiblement progressé (0,1%) au deuxième.

L’Autriche est pour sa part entrée en récession, voyant son PIB trébucher de 0,6% après un recul de 0,8% le trimestre précédent. L’Italie, elle, a vu son économie stagner au troisième trimestre, échappant ainsi de justesse à la récession après une baisse de 0,4% au deuxième trimestre, sur fond de hausse des taux d’intérêt qui freine toujours la demande intérieure

La République tchèque (-0,3%), l’Estonie (-0,2%), la Lituanie (-0,1%), le Portugal (-0,2%) mais aussi l’Irlande (-1,8%) ont également vu leur économie se replier. L’Espagne a vu son PIB ralentir (+0,3%) sur fond de résultats décevants de son commerce extérieur.

Sur l’ensemble de l’Union européenne, le PIB est en légère hausse de 0,1%.

En France, après son rebond surprise du deuxième trimestre, la croissance a marqué nettement le pas, mais s’est néanmoins maintenue en territoire positif (+0,1%) grâce à une consommation des ménages plus tonique -dans un contexte de désinflation que les derniers chiffres confirment.

Après s’être nettement essoufflée ces derniers mois, le taux d’inflation annuel de la zone euro a ainsi spectaculairement chuté à 2,9% sur un an en octobre, après s’être établi à 5,2% en août et à 4,3% en septembre, a annoncé mardi Eurostat.

Il s’agit de son niveau le plus bas depuis juillet 2021. Le chiffre est meilleur qu’attendu par les analystes de Factset qui tablaient en moyenne sur un ralentissement à 3% de la hausse des prix.

Ce recul de l’inflation s’explique essentiellement par la dégringolade (-11,1% sur un an) des prix de l’énergie, tandis que le renchérissement des prix alimentaires (+7,5%), de services (+4,6%) ou des biens industriels hors énergie (+3,5%) ralentissait.

Le taux d’inflation se rapproche de l’objectif de 2% que se fixe la Banque centrale européenne (BCE), même s’il reste toujours sensiblement au-dessus.

La BCE a laissé la semaine dernière ses taux inchangés après dix hausses d’affilée de ses taux directeurs visant à endiguées l’envolée de l’inflation -un durcissement monétaire sans précédent qui a pesé sur l’économie.

Mais l’institution a prévenu que les risques inflationnistes, accentués par la guerre au Proche-Orient, restaient trop élevés pour envisager la moindre baisse.

A lire aussi...