Zone euro: plus fort recul de l’activité en trois ans au mois d’octobre

AWP

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L’indice PMI, calculé sur la base de sondages d’entreprises, est tombé à 46,5 en octobre, contre 47,2 en septembre.

L’activité du secteur privé a subi en octobre son plus fort recul en trois ans dans la zone euro, signalant un risque de récession au deuxième semestre, selon l’indice PMI Flash publié mardi par S&P Global.

L’indice, calculé sur la base de sondages d’entreprises, est tombé à 46,5 en octobre, contre 47,2 en septembre (chiffre révisé). Un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l’activité, tandis qu’un chiffre en deçà indique une contraction.

Le PMI se maintient en zone de contraction pour le cinquième mois consécutif, sur fond de dégradation de la demande. Le volume de nouvelles affaires a chuté encore plus fortement en octobre par rapport à septembre.

L’indicateur révèle «la plus forte contraction» de l’activité dans les 20 pays partageant la monnaie unique «depuis novembre 2020», précise S&P Global dans un communiqué. «Abstraction faite des mois de pandémie», il s’agit même de la plus forte chute «depuis mars 2013».

Pour le deuxième mois consécutif, la France a enregistré «un taux de contraction supérieur à celui observé en Allemagne».

Le repli de l’activité globale du secteur privé français «a toutefois ralenti par rapport à septembre, une modération de la contraction dans le secteur des services ayant permis de contrebalancer une nouvelle diminution marquée de la production dans le secteur manufacturier».

En Allemagne, «le recul de l’activité globale s’est renforcé» en raison d’un «retour à la contraction dans le secteur des services, conjugué à une nouvelle chute de la production» industrielle.

La meilleure santé des services dans l’Hexagone devrait permettre à l’économie française de continuer à croître au deuxième semestre, tandis que «l’Allemagne s’oriente vers une récession», selon Cyrus de la Rubia, économiste pour la Hamburg Commercial Bank, cité dans le communiqué.

La chute de l’indice PMI dans la zone euro reflète «principalement une accélération de la baisse de l’activité dans le secteur des services», a expliqué cet expert.

L’accélération des suppressions de postes dans l’industrie manufacturière a entraîné «un recul de l’emploi» dans l’ensemble du secteur privé pour la première fois depuis janvier 2021, a-t-il encore souligné.

Mais la baisse des effectifs reste pour l’instant «marginale». «Compte-tenu des pénuries de main d’oeuvre structurelles» dans la zone euro, «on ne devrait pas observer de fortes hausses des chiffres du chômage au cours des prochains mois», a estimé Cyrus de la Rubia.

L’inflation des tarifs payés dans le secteur privé ne s’est que légèrement repliée en octobre, avec une «baisse soutenue» des prix de vente dans le secteur manufacturier et un «ralentissement de la hausse» dans les services. Cela devrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à maintenir ses taux d’intérêt inchangés et à ne pas envisager pour l’instant d’assouplissement de sa politique monétaire, selon M. de la Rubia.

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