Sika affecté au premier semestre par les coûts de l’acquisition de MBCC

AWP

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Les recettes ont pris 1,8% sur un an à 5,35 milliards de francs. En monnaies locales, la progression est bien plus forte, de 7,9%, mais très loin des 19,5% des six premiers mois de 2022.

Le chimiste du bâtiment Sika a connu une croissance des ventes au premier semestre, contrebalancée par l’effet négatif des devises et les coûts liés à l’importante acquisition des activités d’étanchéité du concurrent BASF, soit la société MBCC. La rentabilité du groupe zougois en a pâti.

Les recettes ont pris 1,8% sur un an à 5,35 milliards de francs, indique vendredi Sika. En monnaies locales (ML), la progression est bien plus forte, de 7,9%, mais très loin des 19,5% des six premiers mois de 2022. Cité dans le communiqué, le patron Thomas Hasler affirme que les conditions se sont révélées difficiles entre janvier et juin, ce qui était largement anticipé. Le groupe de Baar a calculé un impact de -6,1% lié aux devises.

Toutes les régions ont enregistré une augmentation de leurs ventes en ML. La zone Europe, Moyen-Orient et Afrique affiche la poussée la plus timide (+3,2%), freinée par l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et l’Europe de l’Est. Le covid a encore affecté les affaires en Asie, où les ventes ont crû de 10,1% (17,0% précédemment).

L’augmentation des revenus a également ralenti sur le continent américain, passant à 11% de 35,8%. L’inflation, la hausse des taux d’intérêts et une pénurie de main d’oeuvre dans la construction expliquent cette évolution. La croissance dans cette région est imputable à l’acquisition de MBCC.

L’analyste de Vontobel remarque que la croissance organique a fait défaut à Sika lors de période sous revue. Chez Baader Helvea, c’est la force du franc et son impact sur les recettes qui sont mis en exergue. Les deux institutions recommandent néanmoins toujours l’action à l’achat.

Objectifs précisés à l’aune de MBCC

L’excédent d’exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) s’est tassé de plus d’un cinquième (-21,6%) à 660,4 millions de francs en raison d’éléments extraordinaires et d’une base de comparaison défavorable avec le produit d’une cession au premier semestre 2022. Apurée de ces effets, la marge opérationnelle s’est fixée à 14,0%, améliorée de 0,6 point de pourcentage. L’Ebit ajusté s’est établi à 749,9 millions contre 701,6 millions auparavant.

L’acquisition de MBCC a entraîné des dépenses uniques de 28 millions de francs, ce à quoi il faut ajouter un montant de 89,5 millions pour la reprise et l’intégration de la société. Les coûts liés à cette opération devraient atteindre 200 millions, dont 167,8 millions ont déjà été comptabilisés, précise le géant zougois aux 33’000 employés.

Au premier semestre, la reprise de MBCC a réduit la marge Ebit de 0,5 point de pourcentage et l’impact atteindra 1 point pour l’exercice 2023 dans son ensemble.

Le bénéfice net a plongé à 411,9 millions de francs, ce qui représente un recul de 31,2%. Globalement, les chiffres publiés par Sika sont inférieurs aux attentes des analystes interrogés par l’agence AWP.

Le flux de trésorerie opérationnel a atteint 316,5 millions de francs, à comparer aux 39,7 millions de la période janvier-juin 2022.

Pour l’exercice 2023, la direction table désormais sur une croissance des ventes supérieure à 15% en monnaies locales, en prenant en considération l’apport de MBCC, désormais consolidé. Jusqu’ici, l’objectif était une progression de 6-8% sans MBCC. L’Ebit devrait croître encore davantage, mais sans compter MBCC, la plus importante acquisition de l’histoire de Sika, une entreprise aux recettes annuelles dépassant les 2 milliards.

Face aux importants effets négatifs des devises, atteindre des recettes de 12 milliards de francs en 2023 semble désormais «difficile», a admis le directeur financier Adrian Widmer lors d’une téléconférence. Une croissance hors effets de changes semble donc plus réaliste qu’un objectif chiffré, a-t-il complété.

A la Bourse suisse, l’action Sika a terminé la journée en forte progression de 4,0% à 279 francs, après avoir passé la première partie de la séance dans le rouge. L’indice vedette SMI a fini en hausse de 0,10%.

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