Le yen se replie, la possible surprise à la Banque du Japon digérée

AWP

1 minute de lecture

Vers 22h30, la devise nippone cédait 0,78% face au billet vert, à 132,40 yens pour un dollar, et 1,14% face à l’euro, à 141,95 yens pour un euro.

Le yen reculait lundi, un contrecoup après la forte hausse qui avait suivi, vendredi, des informations de presse faisant état de la possible nomination d’un candidat surprise à la tête de la Banque du Japon.

Vers 21H30 GMT, la devise nippone cédait 0,78% face au billet vert, à 132,40 yens pour un dollar, et 1,14% face à l’euro, à 141,95 yens pour un euro.

Selon plusieurs médias japonais, le Premier ministre Fumio Kishida s’apprête à proposer, mardi, l’économiste Kazuo Ueda au poste de gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), pour succéder à Haruhiko Kuroda, dont le mandat s’achève le 8 avril.

L’information a pris de cours les cambistes, qui tablaient sur la désignation de l’actuel gouverneur adjoint, Masayoshi Amamiya, soutien de la politique monétaire ultra-accommodante appliquée par la BoJ depuis plusieurs années.

Toujours selon des médias japonais, le gouvernement a écarté le nom de M. Amamiya car celui avait indiqué qu’il refuserait le poste.

«Le marché a estimé que, comme ce n’était pas Amamiya, cela allait être un candidat plus offensif» sur le plan monétaire, a commenté Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, «donc le yen est monté.»

«Mais les gens ont fini par reprendre leurs esprits durant le week-end», a ajouté l’analyste. «Ils ont réalisé que si Amamiya était le premier choix de Kishida, c’est qu’il voulait une continuité» en matière de politique monétaire.

Dans une tribune publiée en juillet dernier par le quotidien Nikkei, Kazuo Ueda avait mis en garde contre une hausse des taux précipitée, et estimé que le regain d’inflation que connaissait l’économie japonaise était transitoire.

«Quand un nouveau gouverneur arrive à la tête d’une banque centrale, le marché veut lui mettre une étiquette: accommodant ou offensif («dovish» ou «hawkish»)», explique Adam Button, de ForexLive, «mais au final, cela va être un non-événement.»

En intronisant cet universitaire, ancien membre du conseil de politique monétaire de la BoJ (1998-2005), le gouvernement japonais jette son dévolu sur un économiste «avec une approche académique, qui va avoir un plan de sortie» progressive d’une politique monétaire désormais en complet décalage avec celles des autres grandes banques centrales, selon Marc Chandler.

L’analyste voit Kazuo Ueda modifier graduellement, pour commencer, le dispositif de contrôle des taux à long terme, sur lequel il avait émis des réserves en juillet.

Face à cette perspective, le rendement des emprunts d’Etat japonais à 10 ans a dépassé lundi la limite haute de la fourchette fixée par la BoJ, soit 0,50%, à 0,51%, au plus haut depuis quatre semaines.

A lire aussi...