Le dollar paye les craintes d’une récession et la baisse des taux américains

AWP

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Vers 21h50, le billet vert abandonnait 0,38% face à la monnaie unique, à 1,0733 dollar. L’euro est même monté jusqu’à 1,0749 dollar, niveau qu’il n’avait plus fréquenté depuis quasiment un mois.

Le dollar américain a de nouveau été malmené mardi, plombé par les craintes d’une prochaine récession et la baisse des taux obligataires américains, alors que la Banque centrale européenne (BCE) multiplie les signes annonciateurs d’un durcissement.

Vers 19H50 GMT, le billet vert abandonnait 0,38% face à la monnaie unique, à 1,0733 dollar. L’euro est même monté jusqu’à 1,0749 dollar, niveau qu’il n’avait plus fréquenté depuis quasiment un mois.

Pour la Réserve fédérale (Fed), qui avait fait de la lutte contre l’inflation une priorité, «le pendule est en train de rebalancer vers les craintes d’une récession», a pointé Marc Chandler, chef de la stratégie marchés pour le courtier Bannockburn Global Forex.

L’analyste a pris en exemple les déclarations du président de l’antenne d’Atlanta de la Fed, Raphael Bostic, qui a estimé lundi qu’une «pause» en septembre dans le cycle de relèvement du taux directeur «pourrait faire sens».

«Vu le niveau très élevé de l’inflation, certains pourraient être surpris que j’injecte un peu de prudence» dans le débat sur le durcissement monétaire, a écrit le banquier central, dans un texte publié mardi, «mais (...) même les camions de pompiers ralentissent aux intersections pour ne pas faire de dégâts évitables.»

Les opérateurs ont pris acte et fait évoluer leurs prévisions. Ils estiment désormais plus probable une décélération du cycle de hausse de taux en septembre, avec une hausse d’un quart de point, alors qu’ils tablaient plutôt jusqu’ici sur trois relèvements consécutifs d’un demi-point en juin, juillet et septembre.

Dans le même temps, les taux des bons du Trésor américain se sont nettement détendus, à la fois pour acter cette inflexion mais aussi du fait d’une fuite vers le marché obligataire de nombre d’investisseurs, paniqués par la dégringolade des actions.

«Le moteur du dollar, c’était les taux d’intérêt, l’agressivité de la Fed», a expliqué Marc Chandler. «Et maintenant, le marché la met en doute, alors que (la présidente de la Banque centrale européenne Christine) Lagarde devient, elle, plus agressive.»

Une conjonction de facteurs qui a inversé la dynamique, désormais en faveur de l’euro, face au dollar.

Lundi, la présidente de la BCE avait laissé entendre que l’institution pourrait relever son taux directeur d’un demi-point d’ici fin septembre, ce qui le ramènerait en territoire positif (il est aujourd’hui à -0,5%) pour la première fois en huit ans.

Ailleurs sur le marché des changes, la livre sterling a été fuie après la publication d’un indicateur d’activité PMI au plus bas depuis l’hiver 2021.

Quant à la livre turque, elle est passée au-dessus de 16 livres pour un dollar pour la première fois depuis décembre et l’annonce par le président Recep Tayyip Erdogan de mesures qui avaient permis, à l’époque, de stabiliser la devise.

L’inflation galopante de 69,9% sur un an conjuguée au maintien du taux directeur de la Banque centrale turque à seulement 14% créent des conditions extrêmement défavorables pour la devise turque.

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