Aversion au risque et inflation tenace, le dollar enfonce tout sur son passage

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Le billet vert s’est hissé jusqu’à 1,0623 dollar pour un euro, une première depuis plus de cinq mois. Vers 22h20, il prend 0,79% à 1,0642 dollar.

Le dollar caracolait, vendredi, porté par l’inflation américaine toujours tenace et un mouvement d’aversion au risque lié à la dégradation de la situation géopolitique au Moyen-Orient.

Le billet vert s’est hissé jusqu’à 1,0623 dollar pour un euro, une première depuis plus de cinq mois. Vers 20H20 GMT, il prenait 0,79%, à 1,0642 dollar.

La monnaie unique européenne était particulièrement fragilisée par la communication de la Banque centrale européenne (BCE), qui a de nouveau laissé entendre, jeudi, que si l’inflation poursuivait sa décélération, elle était prête à une première baisse de taux lors de sa prochaine réunion, en juin.

Or, l’inflation a ralenti en mars en Allemagne et en France, selon des données publiées vendredi, à 2,2% et 2,3% respectivement sur un an, contre 2,5% et 3,0% le mois précédent.

Le rythme de hausse de prix se rapproche désormais de la cible de long terme de la BCE, soit 2% par an.

Mais la devise commune à 20 pays européens n’a pas été la seule à souffrir face au dollar. La livre sterling est descendue à son plus faible cours depuis plus de quatre mois, tandis que le yen s’est aventuré à des profondeurs plus explorées depuis 33 ans.

«L’économie américaine se comporte mieux que ses rivales, ce qui repousse la perspective d’une baisse de taux de la Fed», la banque centrale américaine», a souligné Brad Bechtel, de Jefferies.

L’indice américain des prix à la consommation CPI, publié mercredi, est ressorti au-dessus des attentes et a confirmé que l’inflation faisait de la résistance aux Etats-Unis.

Le diagnostic est partagé par les Américains, qui voient l’inflation s’inscrire à 3,1% d’ici un an, selon l’enquête de l’université du Michigan sur le moral des consommateurs. Loin des 2% que vise la Fed.

Les opérateurs tablent désormais sur deux baisses de taux de la Fed d’ici la fin de l’année, contre quatre pour la BCE et trois pour la Banque d’Angleterre.

Déjà très bien orienté, le «buck» - surnom de la devise des Etats-Unis - a profité d’un mouvement d’aversion pour le risque lié aux anticipations d’une attaque de l’Iran contre Israël, selon Brad Bechtel.

L’indice VIX, qui mesure l’anxiété des marchés financiers, pointait vendredi à son plus haut niveau depuis cinq mois.

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