Le yen au plus bas depuis 33 ans face au dollar après l’inflation américaine

AWP

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Vers 22h, la devise nippone lâchait 0,78% vis-à-vis du billet vert, à 152,96 yens pour un dollar. Plus tôt, elle était descendue jusqu’à 152,98 yens, une première depuis juin 1990.

Le yen est tombé, mercredi, à son plus faible niveau depuis 33 ans par rapport au dollar, torpillé par un indice de prix américain qui a montré une accélération de l’inflation aux Etats-Unis.

Vers 20H00 GMT, la devise nippone lâchait 0,78% vis-à-vis du billet vert, à 152,96 yens pour un dollar. Plus tôt, elle était descendue jusqu’à 152,98 yens, une première depuis juin 1990.

La monnaie japonaise a dévissé après la publication aux Etats-Unis de l’indice de prix à la consommation CPI, en hausse de 3,5% sur un an en mars, soit au-dessus des 3,2% du mois précédent et des 3,4% attendus par les économistes.

Dans la foulée de ce rapport, les taux obligataires américains ont été mis sur orbite.

Le rendement des emprunts d’Etat américains à 2 ans, reflet des anticipations de politique monétaire à Wall Street, a frôlé 5% (4,98%), seuil symbolique qu’il n’a plus connu depuis près de cinq mois.

«Le fait que le yen passe au-dessus de 152 (yens pour un dollar) est directement lié à la remontée des taux américains», a expliqué Ivan Asensio, de Silicon Valley Bank.

Alors que le taux américain à 2 ans approche des 5%, son équivalent nippon piétine autour de 0,2%, un rendement proche du taux directeur de la Banque centrale du Japon (BOJ), soit 0%.

Depuis plusieurs semaines, le marché bruisse de rumeurs quant à une possible intervention du Japon pour soutenir le yen, comme il l’avait fait à trois reprises en 2022, avec succès, une fois en septembre et deux en octobre.

«L’intervention fonctionne le mieux lorsqu’elle n’est pas attendue», a fait valoir Ivan Asensio. «Je ne pense pas qu’ils vont réagir à des seuils psychologiques», comme le sommet de 33 ans atteint mercredi, dit l’analyste, qui considère néanmoins une intervention comme «probable», plus tard.

«Nous n’envisagerons aucun changement de politique monétaire pour répondre aux mouvements sur le marché des changes», a déclaré, pour sa part, le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, lors d’une audition au Parlement japonais.

«Nous pourrions opérer un changement si ces mouvements entraînent non seulement des hausses de prix à l’importation, mais risquent également d’accélérer l’inflation plus que nous ne le prévoyons», a-t-il néanmoins ajouté.

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