Le dollar freine son avancée face à l’euro après des signaux de la Fed

AWP

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Vers 22h20, la monnaie unique restait en baisse de 0,44%, à 1,0014 dollar pour un euro, mais au-dessus de la parité. Plus tôt, la devise européenne était tombée à 0,9952 dollar.

Le dollar freinait son avancée face à l’euro jeudi, après l’avoir poussé plus tôt au-delà de la parité, réagissant à des déclarations de membres de la banque centrale américaine (Fed) qui se sont montrés moins hardis que les projections des cambistes.

Vers 20H20 GMT, la monnaie unique restait en baisse de 0,44%, à 1,0014 dollar pour un euro, mais au-dessus de la parité. Plus tôt, la devise commune à 19 pays européens était tombée à 0,9952 dollar, pour la première fois depuis près de 20 ans.

Pour Christopher Vecchio, de DailyFX, le marché a réagi aux déclarations de deux membres de la Réserve fédérale, le gouverneur Christopher Waller et le président de l’antenne de St. Louis, James Bullard, qui se sont tous deux prononcés pour un relèvement de 0,75 point de pourcentage du taux directeur lors de la prochaine réunion des 26 et 27 juillet.

«Ils ont insisté publiquement, ces derniers mois, pour prendre le pas sur l’inflation» et monter les taux, a rappelé l’analyste. «Donc le fait qu’ils suggèrent tous les deux que 0,75 point est approprié donne au marché une raison de revoir l’idée qu’une hausse d’un point est dans les tuyaux.»

Mercredi, après la publication d’un indice des prix américain beaucoup plus élevé que prévu, les cambistes avaient, en effet, recalibré leurs attentes, pour tabler massivement sur un relèvement d’un point de pourcentage, du jamais vu dans l’ère moderne.

Mais après les sorties des deux banquiers centraux, les cambistes n’évaluaient plus la probabilité d’un tel scénario qu’à 41%, contre 80% la veille.

Pour autant, l’euro n’est pas tiré d’affaire, d’autant que la monnaie unique a subi un nouveau coup dur jeudi avec la démission du Premier ministre italien, Mario Draghi.

Le président italien a refusé cette démission, mais la crise politique menace un pays considéré comme l’un des maillons fragiles de la zone euro.

Le rendement des emprunts d’Etat italiens à 10 ans a été catapulté par ce développement, jusqu’à 3,40%, plus de 2 points au-dessus de son équivalent allemand, qui sert de référence à la zone euro.

En cas de nouvelles élections, «on peut s’attendre à un gouvernement populiste, ce qui ne présagerait rien de bon pour la discipline budgétaire» de l’Italie, a commenté, dans une note, Carl Weinberg, de High Frequency Economics.

«C’est un peu le scénario cauchemardesque pour la Banque centrale européenne (BCE)», a abondé Christopher Vecchio.

«Cela pourrait raviver les craintes d’une crise budgétaire en Italie», selon lui, «ce qui rendrait la tâche de la BCE encore plus difficile pour éviter la fragmentation», c’est-à-dire l’augmentation des écarts de taux entre pays de la zone euro.

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