L’inflation pèse sur la rentabilité semestrielle de Geberit

AWP

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Entre janvier et fin juin, le groupe st-gallois a vu son chiffre d’affaires net progresser de 5,5% sur un an à 1,93 milliard de francs, des chiffres inférieurs aux attentes. L'action baisse.

L’équipementier des salles de bain Geberit a commencé à sentir les effets de l’inflation qui a impacté sa rentabilité sur les six premiers mois de l’année, malgré les hausses de prix. De nouvelles augmentations de tarifs sont à l’ordre du jour pour faire face à l’envolée des coûts des matières premières et de l’énergie.

Entre janvier et fin juin, le groupe st-gallois a vu son chiffre d’affaires net prospérer de 5,5% sur un an, ou de 11,3% hors effets de changes, à 1,93 milliard de francs, a-t-il détaillé jeudi dans un communiqué.

Les augmentations de prix ont représenté 60% de cette croissance, le reste étant le fait de l’accélération des volumes. Ce dernier phénomène a été porté par des achats anticipés en prévision de nouveaux relèvement des tarifs par Geberit. Le groupe a également bénéficié «d’une demande toujours saine dans le secteur du bâtiment».

L’ensemble des régions ont contribué à la croissance, à commencer par l’Europe (+11,4% hors effets des devises). Les régions Amériques (+5%) et Asie-Pacifique (+5,7%) ont aussi accéléré, même si cette dernière a été pénalisée au second trimestre par les confinements sanitaires en Chine.

Au niveau de la rentabilité, le résultat d’exploitation (Ebit) s’est par contre contracté de 11,6% à 483 millions. Le bénéfice net est ressorti à 402 millions, en repli de 12,5% comparé au premier semestre 2021.

Ces chiffres clés sont inférieurs aux prévisions des analystes consultés par l’agence AWP.

Geberit a indiqué avoir souffert de l’inflation des coûts, que ce soit au niveau des matières premières (+25%), de l’énergie (+104%) ou du transport (+13%). Parallèlement, l’entreprise n’a été en mesure que de transmettre avec un certain délai ces hausses de prix à ses clients. L’envolée des coûts n’a ainsi pas encore été intégralement répercutée aux clients.

«Nous voulons continuer à rattraper les coûts plus élevés des matières premières par des hausses des prix», a insisté le directeur général Christian Buhl lors d’une téléconférence. La marge opérationnelle devrait donc s’améliorer en seconde partie d’année, a-t-il estimé.

Compensation partielle de l’inflation

De nouvelles hausses des prix d’environ 2% sont donc prévues dans certains pays. Avec les trois précédentes rondes de relèvements déjà effectuées cette année, les tarifs de Geberit se trouveront augmentés de 12% en fin d’année comparé à fin 2021.

Cela ne devrait que partiellement compenser l’inflation, puisque au troisième trimestre les prix sont en moyenne plus élevés de 15% à 20% comparé à la même période en 2021.

M. Buhl a précisé que les ventes de juillet avaient reculé, la demande ayant pâti de la hausse des prix de 7,5% opérée par Geberit. Ce relèvement a par contre porté les recettes de juin via des achats anticipés.

Pour l’ensemble de l’année, la société anticipe une croissance des ventes nettes de 5% à 9% en monnaies locales et une marge brute d’exploitation (Ebitda) de 28%, contre 29% au premier semestre.

«La hausse des coûts de l’énergie et des matières premières a atteint des niveaux inégalés chez Geberit comme pour l’ensemble du secteur des équipementiers du bâtiment», a constaté la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans une note. L’établissement a cependant relevé que la demande demeurait bonne, mais qu’elle pourrait perdre de son élan d’ici la fin de l’année.

A la Bourse, l’action Geberit a terminé en recul de 1,4% à 488,50 francs dans un SMI en hausse de 0,35%.

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