L’euro reflue, plombé par les craintes sur le gaz en Europe

AWP

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L’idée que la zone euro va devoir se sevrer dans la douleur du gaz russe, au risque de faire plonger l’économie, faisait perdre à l’euro 0,96% à 1,0122 dollar vers 21h15.

L’euro accentuait ses pertes face au dollar et aux autres valeurs refuge mardi, mis à mal par la perspective d’une offre en gaz réduite, tandis que la Fed aux Etats-Unis s’apprête à relever ses taux.

L’idée que la zone euro va devoir se sevrer dans la douleur du gaz russe, au risque de faire plonger l’économie, faisait perdre à l’euro 0,96% à 1,0122 dollar vers 19H15 GMT.

L’euro perdait également du terrain face aux autres devises considérées comme des valeurs refuge. Il a atteint un plus bas depuis 2015 en séance à 0,9743 franc suisse.

Les ministres de l’Energie de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, se sont accordés pour réduire leur consommation de gaz de façon coordonnée et voler ainsi au secours de l’Allemagne.

La veille, le géant gazier russe Gazprom, qui avait repris ses livraisons vers l’Allemagne par le gazoduc Nord Stream, a annoncé de nouvelles coupures drastiques à partir de mercredi.

Résultat, le prix du gaz européen a atteint mardi un sommet depuis début mars et les premières semaines de la guerre en Ukraine.

«Ces développements prouvent à nouveau que la Russie utilise les livraisons de gaz comme une arme de guerre pour répondre aux pays européens» qui sanctionnent Moscou après son invasion de l’Ukraine, a commenté Lee Hardman, analyste chez MUFG.

Alors que les pays européens peinent à reconstituer leurs réserves d’énergie avant l’hiver, le risque augmente qu’une pénurie de gaz fasse plonger l’économie européenne.

«Nous pensons toujours que la faiblesse de l’euro pourrait s’accentuer si le risque d’une récession augmente en zone euro», a ajouté M. Hardman.

Malgré sa remontée des deux dernières semaines, la monnaie unique reste proche de son plus bas en près de vingt ans atteint mi-juillet à 0,9952 dollar.

«L’euro est également sous pression car il est de plus en plus évident qu’une économie qui ralentit va rendre le travail de la Banque centrale européenne (BCE) difficile, si elle doit remonter ses taux en plein hiver», a expliqué à l’AFP Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les cambistes attendaient par ailleurs la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), qui a entamé mardi sa réunion de deux jours.

«Le scénario auquel tout le monde s’attend est une hausse de 75 points de base des taux, et l’attention des marchés se tournera vers le ton adopté par le président de la Fed Jerome Powell», a souligné Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

«Est-ce qu’il restera focalisé sur le contrôle de l’inflation, ou est-ce qu’il exprimera au contraire des inquiétudes sur les perspectives de croissance des Etats-Unis?», se demandait l’analyste.

La probabilité que la première économie du monde échappe à la récession est désormais faible, a averti l’économiste en chef du Fonds monétaire international, Pierre-Olivier Gourinchas lors d’une conférence de presse: «l’environnement actuel suggère que la possibilité que les Etats-Unis échappent à la récession est mince en effet (...) C’est un chemin très étroit».

Un ton plus prudent de la Fed pourrait peser sur le dollar.

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