Japon: le PIB au troisième trimestre révisé à la baisse

AWP

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Après deux trimestres de croissance, le PIB a reculé de 0,7% entre juillet et septembre comparé au deuxième trimestre, contre -0,5% lors d’une première estimation mi-novembre.

Le produit intérieur brut (PIB) du Japon s’est contracté au troisième trimestre davantage qu’initialement prévu, plombé notamment par la faiblesse de la demande intérieure selon des données publiées vendredi, qui confirment la fragilité de la reprise économique post-pandémie dans l’archipel.

Après deux trimestres de croissance, le PIB a reculé de 0,7% entre juillet et septembre comparé au deuxième trimestre en données ajustées des variations saisonnières, contre -0,5% lors d’une première estimation mi-novembre, selon des chiffres révisés du gouvernement.

Le repli de la demande intérieure a été plus fort qu’initialement annoncé (-0,6% contre -0,4% au départ), la baisse de la consommation des ménages, plombée par l’inflation et la chute du yen, ayant notamment pesé plus lourd sur le calcul.

Cette tendance se poursuit: selon des chiffres distincts également publiés vendredi matin, les dépenses des foyers japonais ont de nouveau reculé en octobre (-2,5% en données réelles), pour le huitième mois consécutif.

Sur le troisième trimestre, les exportations, qui avaient poussé la croissance du Japon au trimestre précédent, n’ont, elles, augmenté que de 0,4% au troisième, contre 0,5% lors de la première estimation, sur fond de ralentissement économique mondial.

«Une économie en difficulté»

Le marasme du commerce extérieur risquant de s’intensifier en fin d’année, le Japon pourrait connaître au second semestre 2023 une récession technique, définie par au moins deux trimestres consécutifs de repli du PIB, selon des observateurs.

Pour tenter d’enrayer le déclin, le Premier ministre Fumio Kishida a dévoilé le mois dernier un nouveau plan de relance massif, équivalent à plus de 100 milliards d’euros, visant notamment à alléger le poids de l’inflation et de la chute du yen sur le pouvoir d’achat.

Ce plan inclut notamment des réductions d’impôts et des aides de 70’000 yens (environ 425 francs au taux de change actuel) pour les foyers à revenus modestes, ainsi que le prolongement de mesures du gouvernement pour limiter les hausses des prix de l’essence et des factures énergétiques.

Mais pour Stefan Angrick de Moody’s Analytics, «les données révisées du PIB brossent le tableau d’une économie en difficulté, et même si le soutien budgétaire empêchera l’économie (japonaise) de sombrer nous ne nous attendons pas à ce que la production enregistre des gains importants avant le milieu de l’année prochaine.»

Le recul de l’inflation et la hausse des salaires en vue après les négociations syndicats-patronat au printemps prochain «vont stimuler la consommation». Mais d’ici là «les données vont continuer à décevoir», a-t-il ajouté dans une note.

La Banque du Japon (BoJ), estimant que la croissance économique et les hausses de salaires ne sont pas suffisantes pour générer un cercle vertueux avec une inflation durable autour de sa cible de 2%, maintient pour le moment sa politique monétaire ultra-accommodante, tout en procédant occasionnellement à des ajustements à la marge.

Des spéculations sur une fin prochaine des taux négatifs au Japon ont cependant fait rebondir la monnaie nippone face au billet vert depuis jeudi.

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