Climat: la BEI juge les investissements européens «nettement» insuffisants

AWP

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Les investissements nécessaires chaque année pour parvenir à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030 s’élèvent à 1040 milliards d’euros. Or, l’UE n’en est qu’à 700 milliards par année.

Les investissements des entreprises et des Etats européens pour limiter le réchauffement climatique «progressent», mais restent «nettement» insuffisants pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050, alerte la Banque européenne d’investissement (BEI) dans un rapport publié mardi.

«Les investissements en faveur du climat dans l’Union européenne (UE) ont rebondi après avoir chuté pendant la pandémie» de COVID-19, note la BEI à l’occasion de son Forum annuel, organisé lundi et mardi à Luxembourg.

«Mais ils doivent considérablement s’intensifier si l’Europe veut atteindre ses objectifs», ajoute-t-elle.

Les investissements nécessaires chaque année pour parvenir à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030 - un autre objectif climatique de l’UE - s’élèvent à 1040 milliards d’euros, calcule la BEI.

Or entre 2011 et 2020, l’UE a en moyenne dépensé 683 milliards d’euros annuels et il reste donc près de 360 milliards à trouver chaque année.

Une urgence d’autant plus pressante que l’Inflation Reduction Act, un vaste plan de soutien à la transition énergétique adopté par l’administration américaine, «renforcera le défi compétitif posé par les entreprises américaines» à leurs rivales européennes.

Le plan américain «a le potentiel pour encourager les entreprises à relocaliser aux États-Unis les industries vertes innovantes», souligne la banque spécialisée dans le financement à long terme des priorités de l’Union européenne.

D’où l’impératif, pour les gouvernements européens, de «protéger les investissements publics en les érigeant en priorité dans les budgets nationaux», par exemple en puisant dans les fonds de relance post-Covid, intime la BEI.

«La phase actuelle de resserrement monétaire, combinée à la dette accumulée pendant la pandémie, pourrait inciter les gouvernements à redresser leurs finances publiques en réduisant les investissements», est-il indiqué dans le rapport.

«Mais cela serait contre-productif», avertit la BEI. En se basant sur l’expérience des cinquante dernières années, la banque affirme que le maintien ou l’augmentation des investissements pendant les crises permet d’atténuer leurs conséquences à moyen terme sur l’activité économique.

Du côté du privé, 88% des entreprises européennes sondées par la BEI en 2022 ont fait état d’une «forme d’investissement dans la limitation du changement climatique». Un tiers des sociétés (33%) ont agi «pour s’adapter aux effets du changement climatique».

Outre la poursuite des efforts d’investissement, la BEI demande aux décideurs politiques européens de «renforcer le soutien à l’innovation» et de réduire les «barrières administratives» qui entraveraient les investissements.

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