Alphabet assure déjà capitaliser sur ses investissements dans l’IA

awp

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Le numéro un mondial de la publicité en ligne dépasse les attentes des investisseurs avec un bénéfice net de 20,7 milliards de dollars au quatrième trimestre 2023.

Alphabet a réalisé plus de 86 milliards de dollars de chiffre d’affaires au quatrième trimestre 2023, en hausse de 13% sur un an, retrouvant ainsi un niveau de croissance que la maison mère de Google et YouTube n’avait pas vu depuis 2022.

Le numéro un mondial de la publicité en ligne, qui investit massivement dans l’intelligence artificielle (IA), a dégagé 20,7 milliards de bénéfice net, soit un montant aussi supérieur aux attentes des investisseurs, d’après son communiqué de résultats trimestriels publié mardi.

Sundar Pichai, le patron du groupe américain, s’est dit «satisfait de la vigueur continue de la recherche en ligne et de la contribution croissante de YouTube et du cloud» (informatique à distance), assurant dans le communiqué que ces deux plateformes «bénéficient déjà (des) investissements et des innovations» du groupe «en matière d’IA».

YouTube a réalisé 9,2 milliards de dollars de revenus (+15,5% sur un an) pendant la saison des fêtes, capitalisant notamment sur la diffusion de matches du dimanche du championnat de football américain NFL aux Etats-Unis.

Le groupe californien profite d’une comparaison favorable avec ses résultats de l’an dernier. Au quatrième trimestre de 2022, les recettes publicitaires de Google et de YouTube avaient exceptionnellement baissé sur un an et l’activité de cloud avaient déçu le marché.

Nouveaux licenciements

En janvier 2023, dans la foulée d’Amazon, Meta et Microsoft, Alphabet avait annoncé l’ère de la frugalité avec un plan social de grande envergure: environ 12.000 postes supprimés dans le monde, soit un peu plus de 6% de ses effectifs totaux.

Après une année marquée par la discipline budgétaire, l’inflation, un procès antitrust historique et la course à l’IA générative, Google démarre 2024 en meilleure posture, même s’il a récemment annoncé de nouvelles suppressions de postes, mais de moindre ampleur.

Sundar Pichai a dit «avoir des décisions difficiles à prendre» pour dégager les moyens de réaliser des investissements importants, notamment dans l’intelligence artificielle.

Au 31 décembre 2023, l’entreprise employait 182.502 personnes dans le monde, soit 4% de moins qu’un an plus tôt.

«Cette réorganisation s’inscrit parfaitement dans le cadre des annonces de Google, qui veut mettre les bouchées doubles dans l’automatisation et l’IA», a noté Evelyn Mitchell-Wolf, analyste d’Insider Intelligence.

L’essor de l’IA générative depuis un an grâce au succès de ChatGPT (OpenAI) a entraîné une course effrénée au développement et au déploiement des programmes informatiques capables de produire textes, sons et images sur simple requête en langage courant.

Google contre Microsoft

Grâce à ses investissements majeurs dans OpenAI, Microsoft avait pris une longueur d’avance en matière d’IA sur Google, longtemps considéré comme leader dans les applications de pointe de cette technologie.

Les deux concurrents ont rivalisé à coup de nouveaux outils pour les particuliers et les entreprises, clientes de leurs services de cloud.

Google cherche à défendre sa position toujours très largement dominante dans la recherche en ligne.

Bing, le moteur de recherche de Microsoft, n’a pas vraiment gagné de terrain, mais le groupe de Redmond, qui contrôle près de la moitié du capital d’OpenAI, surfe sur la vague sur l’enthousiasme pour l’IA générative.

Sa capitalisation boursière a dépassé récemment les 3.000 milliards de dollars à la Bourse de New York, détrônant Apple au premier rang mondial.

Mais l’engouement pour l’IA générative suscite aussi beaucoup d’inquiétudes sur de nombreuses dérives possibles. L’Union européenne s’est entendue en décembre sur une législation inédite pour réguler l’IA.

Et l’autorité américaine de la concurrence (FTC) vient de lancer une enquête sur les investissements massifs de Microsoft dans OpenAI, et ceux de Google et Amazon dans une start-up concurrente, Anthropic.

La FTC craint que les groupes informatiques dominants ne verrouillent ce marché émergent, ainsi que l’accès aux ressources nécessaires à cette technologie gourmande en puces électroniques sophistiquées.

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