Wall Street finit en ordre dispersé, le pessimisme empêche un rebond

AWP

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Le Dow Jones grappille 0,19% tandis que le Nasdaq fléchit de 0,01%. L’indice élargi S&P 500 parvient à progresser de 0,21%.

La Bourse de New York a fini sur une note hésitante mercredi, manquant de souffle dans un marché pessimiste sur les perspectives de l’économie américaine et de ses entreprises.

Le Dow Jones a clôturé en modeste hausse de 0,19% et l’indice élargi S&P 500 en progression de 0,21%, tandis que le Nasdaq s’est arrêté quasiment à l’équilibre (-0,01%).

«Il n’y avait pas vraiment de conviction dans cette tentative de rebond», ont commenté, dans une note, les analystes de Briefing.com.

Wall Street est lestée par «des indicateurs techniques affaiblis, une tendance à la baisse et la réaction à des résultats d’entreprises mitigés», ont-ils poursuivi. «Et ce sans même parler des inquiétudes sur la croissance à venir.»

Après un démarrage dans le vert, le Nasdaq a pris jusqu’à 1,70%, avant de caler.

«C’est une déception de voir que l’on n’arrive pas à réussir un rebond décent», a expliqué Jack Ablin, responsable de la stratégie d’investissement chez Cresset Capital.

«Les gens s’interrogent sur l’opportunité d’investir dans les actions alors que la probabilité d’une récession s’est renforcée de manière significative ces trois ou quatre derniers mois», a détaillé l’analyste.

Les centaines de sociétés américaines qui ont publié leurs chiffres depuis le début de la semaine ont livré un tableau contrasté, avec des résultats plutôt meilleurs que prévus en moyenne mais un discours souvent prudent.

Microsoft (+4,81% à 283,22 dollars) a, par exemple, fait mieux qu’attendu, pour le chiffre d’affaires et le bénéfice net. Le groupe subit un léger ralentissement, mais a pu compter sur le dynamisme du cloud (informatique à distance).

En revanche, c’est la déception pour Alphabet (maison mère de Google), sanctionné pour avoir manqué les estimations fixées par les analystes sur son chiffre d’affaires et son bénéfice net (-3,75% à 2.300,41 dollars).

Le géant de Mountain View (Californie) a annoncé une croissance ralentie des recettes liées à la publicité, en particulier sur YouTube, concurrencé directement par TikTok.

Mercredi après Bourse, Meta (ex-Facebook) a, lui aussi, surpris, mais favorablement, avec un bénéfice net plus élevé qu’anticipé et surtout un nombre d’utilisateurs actifs de Facebook en hausse plus forte que prévu.

Le titre, qui avait abandonné 3,32% en séance, s’envolait de plus de 15% dans les échanges postérieurs à la clôture.

Également au-dessus des attentes, le spécialiste des cartes de crédit Visa (+6,47% à 214,11 dollars) a vu son chiffre d’affaires grimper de 25% sur un an et table sur une croissance continue, soutenue notamment par l’accélération des voyages.

Cette bonne publication a entraîné dans son sillage le concurrent Mastercard (+5,07% à 361,57 dollars).

Côté obscur, l’avionneur Boeing (-7,53% à 154,46 dollars) est lui passé complètement à côté des anticipations, enseveli sous les retards de livraisons, la hausse de ses coûts et les charges exceptionnelles liées à la guerre en Ukraine.

Nouveau pas en arrière pour Twitter (-2,09% à 48,64 dollars), deux jours après l’accord de reprise de la plateforme par Elon Musk.

Spotify a accusé le coup (-12,44% à 96,67 dollars) après la publication d’un chiffre d’affaires et d’une croissance de ses abonnés payants assez sensiblement inférieurs aux prévisions.

Le fabricant de jouets Mattel s’est envolé (+10,76% à 24,49 dollars) après que le Wall Street Journal a rapporté que la direction avait pris contact avec plusieurs sociétés d’investissement, notamment Apollo Global Management.

Après s’être brutalement détendus depuis la semaine dernière, les taux obligataires ont repris de la hauteur mercredi.

Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans ressortait à 2,82%, contre 2,72% la veille.

Les opérateurs évaluent à plus de 83% la probabilité de quatre hausses de taux d’un demi-point de pourcentage chacune lors des prochaines réunions de la Banque centrale américaine (Fed), pour juguler l’inflation.

«Je ne pense pas que la Fed va avoir besoin de relever les taux de façon aussi agressive que ce qu’ils ont annoncé», tempère pourtant Jack Amblin, «parce que l’économie, et la demande, sont en train de faiblir.»

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