Les marchés mondiaux rougissent, intimidées par la pandémie

AWP

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L’ensemble des places européennes clôturent dans le rouge: Paris cède 1,57%, Francfort 1,66%, Londres 0,84% et Milan 1,60%. Le SMI finit en repli de 0,05%.

Les marchés mondiaux s’affichaient dans le rouge lundi tourmentés par la menace des variants de coronavirus et l’aversion pour le risque, au démarrage d’une semaine qui verra la Fed s’exprimer mercredi.

L’ensemble des places européennes ont clôturé dans le rouge: Paris a cédé 1,57%, Francfort 1,66%, Londres 0,84% et Milan 1,60%. A Zurich, le SMI a fini en repli de 0,05%.

A New York, à la mi-séance vers 18H40 (17H40 GMT), Wall Street reculait aussi: l’indice Dow Jones perdait 0,51%, le S&P 500 0,21%, et le Nasdaq 0,03%.

Plus tôt lundi, les marchés asiatiques avaient terminé dans le vert.

Le mouvement de recul des indices est «revenu de manière assez épidermique» souligne Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marché chez IG France, ajoutant que «l’aversion au risque» avait dominé lundi.

L’évolution des cours du pétrole était plus incertaine: le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gagnait 0,16% à Londres à 55,50 dollars, et le baril américain de WTI pour le même mois baissait de 0,02% à 52,26 dollars, les deux ayant progressé davantage plus tôt.

Après avoir collectionné de nouveau les records dernièrement, notamment à Wall Street et à Francfort, les indices boursiers retrouvaient une certaine forme de normalité dans un monde encore très incertain en raison des variants du COVID-19.

Les conséquences économiques de la pandémie ne cessent de s’alourdir.

Dernière statistique en date sur le sujet, la pandémie a provoqué des «dommages massifs» sur l’emploi, avec l’équivalent de 255 millions d’emplois perdus en 2020, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT). 

Les écoles britanniques pourraient rester fermées jusqu’à Pâques, la France se prépare à reconfiner pour la troisième fois, et le nouveau président américain Joe Biden a réimposé une interdiction d’entrer aux Etats-Unis à la plupart des citoyens non américains qui se sont rendus en Grande-Bretagne, au Brésil, en Irlande et dans une grande partie de l’Europe.

«L’Europe est confrontée à une période prolongée de restrictions sanitaires et une nouvelle récession est désormais largement attendue», souligne Milan Cutkovic, analyste chez Axi.

La seule statistique du jour, l’indice allemand Ifo, a donné un avant-goût amer de l’activité économique: le moral des entrepreneurs allemands s’est détérioré en janvier en perdant 2,1 points sur un mois contre 0,6 point attendu. 

Par ailleurs, plusieurs nouvelles n’ont pas incité à un optimisme débordant lundi.

Le laboratoire pharmaceutique américain Merck a annoncé qu’il interrompait le travail sur deux potentiels vaccins contre le COVID-19, dont celui développé en collaboration avec l’institut Pasteur en France.

Le président chinois Xi Jinping a mis en garde contre une «nouvelle guerre froide» qui ne peut conduire qu’à «une impasse», en s’adressant par vidéo interposée au Forum économique mondial de Davos.

Signe que les investisseurs ont été à la recherche d’actifs réputés sans risque, le taux d’intérêt sur la dette des pays européens à dix ans s’est nettement replié. Le dollar avançait pour sa part face à l’euro, de 0,19% à 1,2145.

A l’agenda des investisseurs mercredi figure une réunion de la banque centrale américaine mercredi. Celle-ci devrait garder sa boîte à outils close lors de sa première réunion de l’année, une semaine après l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden qui a choisi son ancienne présidente Janet Yellen pour diriger le Trésor.

Ils se focaliseront également sur les publications des résultats des entreprises qui vont s’intensifier cette semaine avec des poids lourds comme Apple, Facebook et Alphabet, maison-mère de Google.

Gamestop - ou encore?

C’est le feuilleton boursier du moment. A Wall Street, la chaîne américaine de magasins de jeux vidéo GameStop bondissait de 25,61% à 81,66 dollars. L’action s’était déjà enflammée vendredi (+51% en une séance) sous l’effet de mécanismes spéculatifs, sans rapport avec la performance réelle de la société.

L’aviation sous pression 

Au Royaume-Uni, le secteur aérien a souffert de la possibilité de renforcement des restrictions de déplacements: le groupe aérien IAG (British Airways) a perdu 7,65% à 140,00 pence et la compagnie aérienne EasyJet 6,66% à 728,60 pence.

Ailleurs la chute a été forte également: Lufthansa a perdu 3,29% à 9,64 euros, le motoriste allemand MTU Aero Enfines 5,05% à 194,75 euros, et Airbus 4,46% à 84,87 euros.

EDF chute sous le poids d’Hercule 

Le projet de réorganisation «Hercule» a fait fortement tanguer EDF: le cours de l’énergéticien a dégringolé de 15,62% à 10,45 euros, après des informations de presse faisant état d’un enlisement des discussions avec Bruxelles, que le gouvernement a minimisé.

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