Les marchés européens inquiétés par la hausse des prix du pétrole

AWP

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Paris recule de 0,55%, Francfort cède 0,67%, Milan lâche 0,46% et Londres finit quasiment stable à -0,03%, aidée par un bond de ses valeurs pétrolières. A Zurich, le SMI fléchit de 0,14%.

Les bourses mondiales affichent des replis lundi, préoccupées par la hausse des prix du pétrole, après l’offensive surprise du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël.

En Europe, Paris a reculé de 0,55%, Francfort a cédé 0,67%, Milan a perdu 0,46% et Londres a fini quasiment stable à -0,03%, aidée par un bond de ses valeurs pétrolières. A Zurich, le SMI a cédé 0,14%.

En Israël, l’indice principal TA-35 de la Bourse de Tel-Aviv a rebondi de 0,95%, après avoir chuté dimanche de 6,47%, soit sa pire séance depuis mars 2020.

Après une ouverture en baisse, les indices de Wall Street étaient mitigés, vers 16H05 GMT le Nasdaq lâchait 0,39%, le S&P 500 était quasi stable à -0,02%, tout comme le Dow Jones (+0,06%).

Depuis le début de l’attaque du Hamas samedi, plus de 700 Israéliens ont été tués et 2.150 blessés, selon l’armée. Côté palestinien, 560 personnes ont été tuées et 2.900 blessées, selon les autorités locales.

«L’attaque surprise du Hamas a alimenté les craintes d’un regain d’instabilité au Moyen-Orient, qui pourrait à son tour perturber les flux de pétrole à un moment où le marché est déjà extrêmement tendu et où les prix sont élevés», commente Craig Erlam, analyste d’Oanda.

Vers 16H05 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre gagnait 4,23% à 88,18 dollars et le baril de WTI américain, avec échéance en novembre, 4,42% à 86,45 dollars.

«La réaction des marchés est vraiment mesurée», nuance Nicolas Budin, responsable de la gestion actions en Europe de Myria AM. Pour lui, l’impact sur les prix du pétrole est aussi mesuré car la baisse de la semaine dernière n’était «pas tout à fait justifiée» et a donc «été effacée».

Ce rebond des prix vient alimenter les craintes que l’inflation reparte à la hausse, ce qui aurait des conséquences pour l’économie mondiale, à commencer par un possible maintien des taux d’intérêt à des niveaux élevés.

«Les risques non seulement conjoncturels, mais aussi géopolitiques devraient rester un facteur d’incertitude dans les prochains jours», commente Timo Emden, de Emden Research.

Du côté des devises, le dollar, valeur refuge, gagnait 0,43% par rapport à l’euro, à 1,0541 dollar pour un euro. Le shekel, la monnaie israélienne, reculait de 2,57% face au dollar, à 3,95 shekels pour un dollar.

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des dettes souveraines européennes reculaient, celui de l’emprunt de l’Etat allemand à 10 ans s’établissait à 2,77% contre 2,88% à la clôture de vendredi. Le marché obligataire américaine était pour sa part fermé.

Le bitcoin reculait de 1,70% à 27.450 dollars, les cryptomonnaies étant sensibles «au contexte géopolitique», selon les analystes de Riches Flores Research.

Pétrole et défense en hausse

Les valeurs du secteur de la défense et les pétrolières étaient recherchées lundi, dans le sillage de la guerre entre Israël et le Hamas.

A Paris, Thales a gagné 4,69% et Dassault Aviation 4,38%. Leonardo a pris 4,79% à Milan, le constructeur allemand de chars et véhicules blindés Rheinmetall a avancé de 7,14% à Francfort, BAE Systems a gagné 4,53% à Londres. A New York, Lockheed Martin grimpait de 7,95%.

Du côté des valeurs pétrolières, Shell a pris 2,61% et BP 2,91% à Londres. TotalEnergies a avancé de 1,74% à Paris, Eni de 2,27% à Milan, ExxonMobil montait de 3,51% et Chevron de 3,01% à New York.

Le tourisme frappé

Les groupes liés à l’industrie du tourisme souffraient du conflit, en premier lieu les compagnies aériennes, qui ont suspendu, ce week-end, leurs liaisons vers Israël. American Airlines (-5,45%), United Airlines (-5,91%) et Delta Air Lines (-5,51%) reculaient à New York.

A Paris, Air France-KLM a perdu 8,48%, Lufthansa 4,28% à Francfort, IAG 6,14% à Londres.

Par extension, le croisiériste Carnival (-5,84%), le voyagiste TUI (-5,92%), l’hôtelier Accor (-2,87%) étaient aussi à la peine.

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