La Fed refroidit les marchés – Flash boursier Bonhôte

Karine Patron, Julien Staehli et Pierre-François Donzé, Banque Bonhôte & Cie SA

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Les marchés anticipent désormais une hausse de taux de la Fed de 0,75% en septembre.

L’événement tant attendu du Symposium de Jackson Hole a jeté un froid sur les marchés qui ont abandonné une partie des gains de cet été, mettant une fin définitive de voir une Réserve fédérale (Fed) plus conciliante dans sa levée des taux. Les marchés anticipent désormais une hausse de 0,75% en septembre.

Dans son discours, qui n’a duré qu’une dizaine de minutes au lieu d’une demi-heure habituellement, le président de la Fed s’est montré déterminé à combattre l’inflation au détriment de la croissance économique, citant à la fois les anciens banquiers centraux Paul Volcker et Alan Greenspan. J. Powell a donc rappelé que le devoir de la banque centrale était de garantir la stabilité des prix, d’où la nécessité d’une politique monétaire restrictive de long terme et par conséquent une période de faible croissance et de détérioration du marché de l’emploi. «Préparez-vous à des moments difficiles» a-t-il averti.

Depuis la publication des chiffres d’inflation de juillet, qui ont marqué une pause dans leur ascension, les marchés avaient commencé à anticiper une Fed plus modérée dans sa hausse de taux, ce qui avait entrainé un rallye des actifs risqués. Mais vendredi, les paroles de J. Powell sont venues balayer ces espoirs et la réaction des marchés a été instantanée. Pas moins de USD 1’250 mrds de capitalisation boursière sont ainsi partis en fumée, marquant le plus fort repli journalier depuis juin. L’indice du S&P 500 a cédé 3,4% tandis que l’indice technologique du Nasdaq, plus sensible aux anticipations de taux, a lâché presque 500 points (-3,94%).

Du côté du marché obligataire, la réaction fut bien plus docile. Les rendements ont poursuivi leur montée, suite aux anticipations de taux désormais plus élevées. Le dix ans US, a pris plus de huit points à 3,1% mais reste sous son pic de la mi-juin, et le 2 ans s’affiche à 3,4%. La courbe reste ainsi nettement inversée avec un écart de 36 points de base entre les deux échéances.

Côté européen, les perspectives sont un peu plus moroses, la crise énergétique pèse fortement sur la reprise économique de la zone. Ce week-end, plusieurs membres de la banque centrale européenne ont plaidé en faveur d’une forte hausse des taux lors de leur réunion de septembre. Malgré les déclarations bellicistes de certains, qui sont en faveur d’une levée de 0,75%, la BCE doit se montrer prudente et une hausse de 0,5% semble plus réaliste au vu de la fragilité de l’économie européenne.

L’essentiel en bref

 

Les thématiques d’avenir

Le monde de demain sera façonné par l’évolution de thématiques comme le climat, l’intelligence artificielle ou le vieillissement de la population pour ne citer qu’elles. L’incidence des thématiques d’avenir est le résultat d’un écheveau qui les lie les unes aux autres. Il est clair que l’avènement de l’intelligence artificielle ne se fera pas sans la digitalisation. De son côté, la transition climatique dépend de nouvelles mobilités moins énergivores et du support de l’intelligence artificielle qui devra pallier le manque de ressources humaines induit par le vieillissement de la population. En outre, l’environnement économique et géopolitique actuel doit être vu comme une opportunité et encourager les investissements dans ces domaines.

Les sources d’énergie renouvelables en sont le parfait exemple. Elles étaient jusqu’ici alenties par leurs coûts, mais deviennent pécuniairement très intéressantes dû à l’envolée du prix des énergies fossiles. Par ailleurs, en Allemagne si 50% du parc immobilier était modernisé on économiserait 200 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an, ce qui représente 58% des émission annuelles de l’Italie. Ces constructions écologiquement responsables impactent positivement la valeur de la structure ainsi que le taux d’occupation des immeubles, elles diminuent le coût d’entretien en plus de minimiser l’utilisation de ressources. Sur un horizon de 20 ans les économies faites peuvent atteindre 2 à 3 fois l’investissement initial.

Le climat n’est pas le seul secteur offrant des perspectives attrayantes. Selon une étude du cabinet PwC, l’intelligence artificielle pourrait rapporter plus que le cumul du PIB indien et chinois d’ici 2030. Elle sera également une actrice majeure de la transition écologique grâce à son utilisation dans la physique du climat et dans la recherche visant à optimiser l’efficience de l’utilisation des ressources dans la chaîne de production.

D’un point de vu investissements, ces thématiques offrent d’intéressantes opportunités de long terme tout en contribuant à la pérennisation de nos sociétés.

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