Gonet: l'actualité des marchés au 9 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,61%, S&P 500 -1,11%, Nasdaq -1,68%, Russell 2000 -1,52%, SOX -2,19%, Eurostoxx inchangé, SMI +0,38%.

Le marché est en train de réaliser qu’on ne combat pas la Fed impunément. En parallèle, la tête des intervenants tourne dans tous les sens dès que le mot «chatbot» est prononcé, ça rappelle furieusement les «dot.com» ou, plus près de nous, la blockchain. Les chatbots, que tout un chacun découvre avec Chat GPT, relèvent de tout sauf du gadget, nous y reviendrons sans aucun doute de plus en plus souvent, on se demandera au passage si l’humain n’est pas une créature devenue obsolète. Alors à ce sujet, rassurez-vous, nous avons encore bien de la marge, d’ailleurs allez donc demander à Chat GPT comment se porte la reine d’Angleterre, ça vous fera probablement grand bien…

Mais revenons au marché, qui écoute les multiples membres de la Fed de sortie hier soir. John Williams, boss de la Fed de New York, soutient qu'un taux final de 5 à 5,25% est encore raisonnable, tout en soulignant que la Fed a encore du travail à faire. Le gouverneur Christopher Waller déclare que l'inflation élevée est le véritable problème et que les taux resteront probablement plus élevés pendant plus longtemps. La gouverneure Lisa DeNell Cook affirme pour sa part que la Fed n’as pas fini de relever ses taux. Enfin, Neel Kashkari, patron de la Fed de Minneapolis, évoque les pressions continues de l’inflation salariale. On le constate, les faucons de la Fed sont de sortie. Un changement de sentiment sur la politique de la Réserve fédérale apparaît dans les options sur les taux d'intérêt, où plusieurs gros paris sur le taux de référence de la banque centrale atteignent 6%, soit près d'un point de pourcentage de plus que le consensus actuel. Le marché semble avoir décidé de ne pas combattre la Fed, ce qui est quasiment toujours la bonne chose à faire.

L’indice S&P500 (SPX) est surtout pénalisé par les services de communication, les utilities et la technologie, les seuls secteurs limitant la casse hier étant les REITs, la santé et les financières, l’aversion au risque est de mise ce mercredi, ce d’autant plus qu’il est compliqué pour les indices de monter si Amazon (AMZN -2,02%), Alphabet (GOOG -7,44%) et Meta (META -4,27%) prennent la direction inverse. Le dollar reste stable, la paire EUR/USD évolue à 1,0735, le pétrole grimpe  à 78,51 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or se stabilise à 1881 dollars par once. Le rendement du 10 ans clôture hier à 3,65%, ce matin il est de retour à 3,61%.

On l’avait ignoré mais rappelons au passage le discours du président Biden sur l'état de l'Union, dans lequel il demande la création d'un impôt minimum pour les milliardaires, le quadruplement de la taxe sur les rachats d'actions par les entreprises et le relèvement de la limite de la dette sans conditions. Il plaide par ailleurs en faveur d'une réglementation antitrust accrue des entreprises technologiques. Compte tenu de la division du Congrès, le marché ne s’inquiète pas trop de l'adoption de nouvelles politiques fiscales, mais il tiendra probablement compte de l'issue des discussions sur la limite de la dette et à la possibilité d'une réglementation accrue.

Les membres du G7 discutent de l'imposition de sanctions aux entreprises chinoises, iraniennes et nord-coréennes qui sont soupçonnées de fournir à la Russie des pièces et des technologies à des fins militaires, selon des personnes bien informées. L'objectif est de coordonner un ensemble de mesures d'ici le 24 février. Les mesures prises par chaque pays du G7 pourraient ne pas être les mêmes, et les entreprises à inclure sont encore en cours de décision.

Au menu macro-économique du jour, le marché gardera un œil sur les inscriptions hebdomadaire au chômage américain (14h30).

Mattel: le titre décroche de 10% hors séance après des résultats décevants. Siemens AG: le groupe allemand relève ses prévisions pour l'exercice 2023. Toyota: les résultats du troisième trimestre fiscal sont supérieurs aux attentes du marché. Walt Disney: les trimestriels sont mitigés, mais le groupe lance un plan de réduction des coûts qui permet au titre de gagner 8% hors séance. Zurich Insurance: le bénéfice 2022 a diminué malgré une hausse du bénéfice d'exploitation des affaires collectives. Le fonds Third Point de Daniel Loeb a pris une participation dans Salesforce, selon le Wall Street Journal. Sika obtient le feu vert sous conditions de l'UE pour l'achat de MBCC. Credit Suisse enregistre une perte de 7,3 milliards en 2022, le titre recule de 3,7% dans le pré-marché.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo égare 0,08% à la cloche, Hong Kong gagne 1,3%, Shanghai avance de 1,18% et Séoul perd 0,09%. Le future SPX gagne 16 points et l’Europe est indiquée en progression de 0,6% à l’ouverture.

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