Gonet: l'actualité des marchés au 22 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Dow -0,18%, S&P 500 -0,20%, Nasdaq -0,59%, Russell -1,32%, SOX -1,92%, Eurostoxx -0,24%, SMI +0,39%.

Tel un alpiniste à l’assaut de sommets inexplorés, le marché américain des actions fait une halte au camp de base hier soir. Le premier de cordée du moment, Nvidia, ralentit le rythme et rend 1% en séance, les investisseurs se préparent à la publication de ses trimestriels prévue après la cloche, j’y reviens. C’est une séance de bourse particulièrement calme que celle d’hier, c’est à se demander si de nombreux traders ne sont pas déjà partis se reposer dans les Hamptons. Les mastodontes de la tech sont mitigés, les détaillants sous une certaine pression, la volatilité recule encore malgré le léger repli des indices, le VIX perd 0,45% et clôture à 13,35. L’indice S&P500 (SPX) se maintient aisément au-dessus des 4500 points, le Nasdaq100 (NDX) repasse en-dessous des 16'000 pts tandis qu’en Europe le Stoxx Europe 600 clôture pile sur sa moyenne mobile à 200 jours. On reste sur le vieux continent avec un des seuls indices qui parvient à terminer sa journée dans le vert, le SMI (Swiss Market Index) qui grappille 0,39%. Coucou qui revoilà? Nestlé, Novartis et, dans une moindre mesure, Roche, mènent la danse hier, les investisseurs revisitent les dossiers défensifs, comme en France où la meilleure performance du jour du CAC40 est réalisée par Danone.

Le Dollar Index (DXY) tente de repasser au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours, la paire EUR/USD revient légèrement au-dessus de 1,0900 après avoir atteint 1,0965 hier. Le pétrole est tenu en respect par sa propre 200 jours, le baril de WTI Light Crude traite à 77,84 dollars contre la 200 dma à 78,19 dollars. L’or revient à 2000 dollars l’once, money time pour la relique barbare donc, qui avait été sèchement renvoyée à ses études fin septembre après avoir osé tester ce niveau. Le rendement du 10 ans US se stabilise à 4,40%, il voit son prochain support à 4,34%.

Les minutes du FOMC de novembre dévoilent notamment que les responsables de la Fed considèrent que les taux resteront restrictifs pendant un certain temps. Cela correspond au message «higher for longer», bien qu'il ait été remis en question à la suite des récentes données sur l'inflation, le marché du travail et les mises à jour des entreprises. Les ventes de logements existants du mois d'octobre publiées hier ressortent inférieures aux attentes.

Résumons: de potentiellement explosive, la soirée d’hier passe à une sorte de pétard mouillé. Les intervenants font peu de cas des minutes de la Fed et accueillent les résultats de Nvidia (post close) avec sérénité. La firme de Santa Clara publie d’excellents résultats, ses perspectives sont plus optimistes que prévu mais ne déclenchent pas une vague d’achats intempestifs, probablement parce que la hausse de cette année est déjà conséquente et surtout parce que la firme admet être pénalisée par les restrictions technologiques imposées par les Etats-Unis à la Chine. Cela étant précisé, l’essentiel est ailleurs, Nvidia est LE baromètre de l’état de forme de l’intelligence artificielle, ce qu’elle nous dit hier soir confirme que la dynamique de l’IA reste une tendance de fonds. Le P/E (Price Earning Ratio, le rapport cours en bourse vis-à-vis des bénéfices estimés 2024) est redescendu à son niveau de début janvier 2023, malgré la hausse de 242% de l’action cette année. Lorsqu’on se penche sur ce rapport trimestriel, on constate que l’impact de la Chine sera plus que compensé par l’adoption globale de l’IA. La visibilité s’améliore pour l’an prochain, le management de Nvidia est confiant de pouvoir maintenir son rythme de croissance en 2025.

Petit détour par les feux de l’amour, qui nous apprennent que Sam va récupérer son poste de CEO d’Open AI, décision saluée par Satya lui-même. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les petits génies qui composaient le board de la société vont aller chercher une nouvelle lampe dans laquelle se cacher quelques millénaires durant afin d’éviter des quolibets bien mérités. Le nouveau conseil d’administration sera présidé par Bret (Taylor) et comprendra Larry (pas Bird, Summers) et Adam (D’Angelo).

Le cabinet israélien et le Hamas soutiennent un accord négocié par le Qatar qui prévoit la libération de 50 femmes et enfants israéliens en échange d'une pause de quatre jours dans les combats et de la libération d'environ 150 prisonniers palestiniens. Dans un deuxième temps, la libération de chaque dizaine d'otages supplémentaires prolongera la pause d'un jour.

Au menu macro-économique du jour, aux Etats-Unis, les commandes de biens durables et les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30) précéderont l’indice du sentiment des consommateurs de l’Université du Michigan (16h00) et les stocks pétroliers du DOE (16h30).

HP Inc perd 3,5% post-séance après la publication de ses résultats trimestriels. Permira et Blackstone vont racheter Adevinta (Le Bon Coin) à 115 NOK l’action, pour un prix global de 141 milliards de NOK (environ 12,1 milliards d’euros). OpenAI et Microsoft poursuivis pour violation du droit d'auteur dans le cadre de l'entraînement à l'intelligence artificielle. Jeff Bezos aurait vendu 1 milliard de dollars d’actions Amazon additionnelles mardi, selon CNBC. Novo Nordisk rationne les kits de démarrage d'Ozempic en raison de l'augmentation de la demande pour la perte de poids. Blackstone s'apprête à acquérir le développeur de logiciels Civica pour 2,5 milliards de dollars. Warren Buffett déclare que Berkshire Hathaway a le "bon CEO" pour lui succéder. Le crédit de Julius Bär à Signa serait surveillé par la Finma.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo avance de 0,29%, Hong Kong égare 0,12%, Shanghai perd 0,79% et Séoul grappille 0,05%. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe ouvre en hausse de 0,2%.

Aujourd’hui est la dernière véritable journée de trading de cette semaine. Demain les Etats-Unis nous laissent tomber pour se concentrer sur Thanksgiving, vendredi ils ouvrent une demi-séance, autant dire que de très nombreux intervenants ne seront pas au bureau.

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