Arm lance sa méga-introduction en bourse à New York

AWP

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L’IPO de la filiale de microprocesseurs du japonais SoftBank, dirigée par Rene Haas, pourrait rivaliser avec la pharaonique cotation du chinois Alibaba en 2014.

Le champion britannique des microprocesseurs Arm, filiale du japonais SoftBank, a officiellement lancé son processus d’introduction en bourse à Wall Street, une opération qui pourrait devenir la plus importante dans la technologie depuis celle, pharaonique, du chinois Alibaba.

Si «le nombre d’actions et la fourchette de prix doivent encore être déterminés», selon un communiqué publié lundi, les documents publiés par le groupe confirment que SoftBank Group a récemment racheté pour quelque 16,1 milliards de dollars les 25% de Arm qui étaient détenus par son unité Vision Fund.

Cela valorise l’ensemble de l’entreprise à plus de 64 milliards de dollars, soit environ le double du prix de son acquisition en 2016 par le groupe japonais.

L’introduction en bourse (IPO) pourrait intervenir en septembre, selon la presse, et il pourrait s’agir de la plus grosse opération du genre de cette année, et de l’une des plus importantes dans le secteur de la «tech» depuis celle d’Alibaba à Wall Street en 2014, qui avait rapporté alors 25 milliards de dollars.

Selon les documents préliminaires en vue de l’introduction en bourse, déposés lundi auprès du gendarme de la bourse américaine (SEC), «la technologie des semi-conducteurs est devenue l’une des ressources les plus cruciales au monde, car elle permet aujourd’hui à tous les appareils électroniques de fonctionner».

«99% des smartphones»

L’entreprise dirigée par Rene Haas est une référence mondiale dans l’architecture des semi-conducteurs fabriqués ensuite sous licence pour la quasi-totalité du marché mondial des smartphones.

Ses processeurs ont «fourni une informatique de pointe à plus de 99% des smartphones dans le monde» en 2022, assure-t-elle, estimant aussi qu’«environ 70% de la population mondiale utilise des produits à base d’Arm» et que la portée de la compagnie continue de s’étendre.

Les documents déposés lundi par Arm visent à donner une information précise sur la situation financière du groupe avant de préciser le prix par action et la part du capital qui sera ouverte aux investisseurs.

Bien que basé au Royaume-Uni, Arm avait annoncé début mars son intention de réaliser son IPO aux Etats-Unis, au grand dam de la place financière de Londres où elle était cotée jusqu’en 2016.

L’officialisation de l’opération «va renforcer la déception que Londres ait été boudée», alors que l’entreprise «était largement considérée comme une réussite britannique», mais «SoftBank ne fait pas dans le sentiment et en veut pour son argent», estime Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.

L’entreprise gardera toutefois son siège à Cambridge et pourrait envisager dans un deuxième temps une seconde cotation, à la Bourse de Londres.

Fondée en 1990, Arm appartient à SoftBank Group depuis 2016. Le géant japonais des investissements avait annoncé son intention de réintroduire Arm en bourse après l’échec, début 2022, de la vente d’Arm à l’Américain Nvidia en raison «d’obstacles réglementaires significatifs».

Euphorie autour de l’IA

«Le conglomérat japonais attendait les meilleures conditions de marché et, bien qu’elles semblent un peu plus clémentes par rapport à la volatilité qui a frappé le secteur technologique l’année dernière, la récente faiblesse estivale pousse clairement l’entreprise à coter Arm le plus tôt possible», selon Mme Streeter.

La valorisation de plus de 60 milliards de dollars espérée par SoftBank n’avait rien d’évident jusqu’au début de cette année mais paraît désormais atteignable, comme le secteur mondial de la tech surfe actuellement sur l’euphorie autour de l’intelligence artificielle générative, un domaine dans lequel Arm compte jouer un rôle stratégique.

«Le boom de l’IA, mené par des entreprises comme Nvidia et des services comme ChatGPT, qui devrait entraîner une demande plus élevée pour les puces et les architectures de puces avancées liées à l’IA, va profiter à Arm», soulignait ainsi début août l’analyste Douglas Kim dans une note sur la plateforme Smartkarma.

De nombreux géants de la tech comme Nvidia, Apple, Samsung Electronics ou encore Intel seraient sur les rangs pour investir dans Arm une fois la société cotée, selon la presse.

SoftBank Group compte beaucoup sur l’IPO d’Arm pour redorer son blason après avoir connu de nombreux désastres dans ses investissements ces dernières années, comme le géant américain des bureaux partagés WeWork.

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