Le programme visant à réduire la consommation d’énergie des bâtiments en Suisse a connu une année record. Quelque 425 millions de francs de subventions ont été versés en 2022. Les pompes à chaleur sont en vogue pour remplacer les chauffages à gaz ou mazout.

En matière de montants alloués, c’est une hausse de 18% par rapport à 2021 (361 millions de francs). C’est le montant le plus élevé depuis la création du programme Bâtiments de la Confédération en 2010, se réjouit l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) dans un communiqué publié mardi.

La plus grande partie des subventions affectées par les cantons, avec 139 millions de francs, a été allouée à des installations techniques du bâtiment, une hausse de 31% par rapport à l’année précédente. 17’000 chauffages au mazout, au gaz ou à l’électricité existants ont été remplacés (contre 12’500 en 2021), dont 86% par des pompes à chaleur.

Les projets d’isolation thermique ont reçu 128 millions de francs. 89,2 millions de francs ont été versés pour des rénovations de systèmes. Les projets de chauffage centralisé ont été pourvus de 25,9 millions de francs, soit plus du double par rapport à l’année précédente.

En 2022, 17,6 millions de francs ont financé des mesures indirectes dans les domaines de l’information et la communication, de la formation et de l’assurance qualité. Plus de 60% de ce montant ont été investis dans la création de Certificats énergétiques cantonaux des bâtiments.

Au total, les mesures mises en œuvre en 2022 grâce aux subventions réduisent la consommation d’énergie du parc immobilier suisse sur sa durée de vie de 8,8 milliards de kilowattheures et les émissions de CO₂ d’environ 2,5 millions de tonnes, selon l’OFEN.

L’an dernier, la production d’énergie, les économies d’énergie ou la crise énergétique étaient très présents dans la société et le grand public, et ont probablement contribué à des planifications, des constructions et des assainissements à grande échelle dans toute la Suisse, explique l’OFEN.

Les engagements de subventions pour les mesures énergétiques qui seront mises en œuvre et payées au cours des cinq prochaines années ont donc également atteint, avec 592 millions de francs, un nouveau record (490 millions de francs en 2921), qui représente près de la totalité des fonds disponibles, tous cantons confondus. Ces fonds ont en grande partie pour but de remplacer environ 29’000 chauffages au cours des cinq prochaines années.

En plus des moyens cantonaux se montant à 219 millions de francs (+24% par rapport à 2022), la Confédération a versé aux cantons 414 millions de francs issus de la taxe sur le CO₂ en 2023.

Ainsi, la totalité des fonds issus de l’affectation partielle a été employée et quelque 633 millions de francs sont disponibles en 2023 pour des mesures de réduction de la consommation d’énergie ou des émissions de CO₂: un montant jamais atteint depuis le lancement du Programme Bâtiments en 2010, rappelle l’OFEN.

En Suisse, les bâtiments sont à l’origine de près de 44% de la consommation d’énergie et de près d’un tiers des émissions de CO₂. Plus d’un million de maisons sont peu, voire pas du tout isolées. Et plus de la moitié des bâtiments suisses sont encore chauffés au moyen d’énergies fossiles ou par l’alimentation électrique.

Le programme est financé en partie par des fonds issus de la taxe sur le CO₂ affectés partiellement à cette finalité, et en partie par des subventions cantonales. Sa durée est illimitée.