Temenos: Petrus Advisers exige le départ d’Andreas Andreades

AWP

1 minute de lecture

Suite à la publication hier du virulent rapport du vendeur à découvert new-yorkais Hindenburg Research, le fonds activiste réclame le licenciement immédiat du CEO.

Le fonds activiste Petrus Advisers, qui s’en était déjà pris à la direction de Temenos en 2022, demande le départ immédiat de son directeur général Andreas Andreades, au lendemain du rapport au vitriol du vendeur à découvert new-yorkais Hindenburg Research. L’action du développeur de logiciels bancaires a ralenti sa chute à la Bourse de Zurich.

S’adressant au président depuis l’an dernier du groupe genevois, Thibault de Tersan, Petrus Advisers exige «le licenciement de M. Andreades à effet immédiat» et «la nomination d’un nouveau CEO» ou son remplacement par le chef des finances «Takis (Spiliopoulos)» ou par le président lui-même «à titre intérimaire», selon le courrier rendu public vendredi.

Klaus Umek, associé dirigeant et Till Hufnagel, associé de la firme londonienne, demandent aussi au Français de travailler avec l’équipe dirigeante d’ici lundi - jour de publication des résultats annuels - pour répondre aux allégations de Hindenburg Research, notamment «les contrats avec Mbanq et DXC», «les contrats antidatés», ou encore «l’usage de fonds de R&D à des autres fins que de la R&D».

Petrus Advisers ne précise pas le montant de sa participation dans la société du bout du lac. Il y a deux ans, il détenait moins de 3% de capital.

L’action finit juste au-dessus des 60 francs

Jeudi, le conseil d’administration de Temenos a rejeté «fondamentalement» les allégations formulées et évoqué des «inexactitudes factuelles et des erreurs analytiques, en plus d’allégations fausses et trompeuses». Il publiera ses résultats 2023 audités le 19 février, à la veille d’une journée dédiée à ses investisseurs.

Le courrier souligne aussi que des «progrès substantiels» ont été réalisés depuis les mises en garde de Petrus 2022, avec un retour du cours de l’action vers les 90 francs, jusqu’à la journée de jeudi, où il vu s’évaporer près de 29% de sa valeur. En moins de deux jours, la capitalisation boursière a ainsi chuté de quelque 7,5 milliards de francs à moins de 4,5 milliards.

Vendredi, l’action Temenos a terminé la séance en réduisant quelque peu ses pertes, se rétractant de 4,6% à 60,62 francs, après un plus bas du jour à 57,50 francs, dans un SPI qui a fini en hausse de 0,19%.

Sans s’avancer sur le bien-fondé des accusations formulées par Hindenburg, Michael Foeth chez Vontobel considère que le cours de Temenos restera traité avec une décote aussi longtemps que la société de la Place des Philosophes n’aura pas dissipé les importantes incertitudes générées par cette offensive.

L’expert de la banque de gestion zurichoise souligne au passage la vulnérabilité particulière de Temenos à ce genre d’attaques désastreuses en termes de réputation, alors que l’entreprise retravaille de fond en combles son modèle d’affaires et au sortir de remaniements conséquents de ses deux organes de direction.

La lecture du rapport de Hindenburg éveille de nombreuses questions chez Research Partners. Reto Huber rappelle toutefois qu’il existe bien d’autres raisons à la faiblesse du cours de la firme genevoise depuis 2020, pénalisée par une faible propension de ses clientes à investir pendant la crise sanitaire, puis en raison de frais de financement en hausse, ainsi que par le départ de collaborateurs vers d’autres sociétés technologiques.

A lire aussi...