Succession chez Vontobel: les candidatures du sérail privilégiées

AWP

2 minutes de lecture

«Nous assumons la lenteur du processus de succession», indique le président du conseil d’administration Andreas Utermann.

Le processus de recrutement bat son plein chez Vontobel, qui doit trouver des successeurs pour Zeno Staub, directeur général, et Felix Lenhard, directeur des opérations. Si la banque a traditionnellement tendance à privilégier les candidatures internes, toutes les options sont cependant ouvertes. L’établissement affine également sa nouvelle stratégie axée sur les marchés privés et cherche à faire une acquisition.

«Nous assumons la lenteur du processus de succession», a expliqué mardi à AWP au cours d’une conférence de presse à Lausanne Andreas Utermann, président du conseil d’administration. Ces dernières années, les crises du secteur bancaires ont imposé des changements dans l’urgence à la tête des banques, quand les têtes tombaient, mais nous ne sommes pas dans ce scénario chez Vontobel», a-t-il souligné.

Le processus doit notamment permettre aux candidatures notamment internes d’émerger, une solution qui a la préférence du conseil d’administration, même si toutes les options restent ouvertes. «Le prochain directeur général devra être d’une intégrité parfaite, en phase avec la stratégie d’internationalisation du groupe bancaire, mais il importe également qu’il possède un lien fort avec la Suisse», a énuméré le président du conseil d’administration.

Autre impératif, le candidat devra posséder des compétences dans le domaine de l’investissement, conformément à la stratégie 2030 qui entend faire de l’établissement une référence dans le domaine. Pour le poste de directeur des opérations, Vontobel insiste sur les compétences dans les domaines des technologies de l’information, de la numérisation et de l’intelligence artificielle.

«A qualifications et compétences égales, Vontobel privilégierait une candidature féminine», a indiqué M. Utermann, renvoyant aux objectifs de durabilité mis en avant par Vontobel, qui prévoient notamment une augmentation de la représentation des femmes dans les étages supérieurs.

Pour rappel, M. Staub a annoncé fin mai son départ de la tête de l’établissement zurichois pour avril 2024. Après 12 ans à ce poste et 22 chez Vontobel, le directeur général entend se lancer en politique. M. Lenhard, directeur des opérations depuis 13 ans, se retirera pour sa part fin 2023. La fumée blanche est attendue pour fin 2023.

Pas de tsumami de clients de Credit Suisse

Revenant sur la reprise de Credit Suisse par UBS, M. Utermann confirme que les difficultés de la banque aux deux voiles ont manifestement généré de l’argent frais, mais dans des proportions qui restent limitées. «Je ne suis pas certain que l’impact positif dont nous avons bénéficié compense le préjudice subi la place financière suisse, l’avenir nous le dira», a-t-il commenté.

Du côté des ressources humaines, Vontobel a certes reçu un certain nombre de candidatures de la part d’employés de Credit Suisse, mais là non plus, on ne constate pas de variation notable entre les mois qui ont précédé la débâcle et ceux qui ont suivi. «Nous ne recrutons pas de manière agressive chez Credit Suisse et UBS semble par ailleurs faire des efforts pour retenir les talents.

Quant à la clientèle de gestion de fortune, celle de Credit Suisse disposait d’un éventail de prestations extrêmement large, allant jusqu’au leasing de yachts ou d’hélicoptères, que même UBS ne peut pas offrir, à plus forte raison Vontobel, a souligné M. Utermann. Il est donc difficile de prédire ce que feront les clients concernés.

Les priorités actuelles de la banque sont de développer l’offre d’investissements dans les marchés privés, un domaine dans lequel l’établissement entend se profiler. Les détails de la stratégie doivent être annoncés d’ici à la fin de l’année, mais Vontobel prévoit d’ores et déjà deux axes, un premier pour les clients privés et un second pour les institutionnels. «A l’attention des privés, nous proposerons des fonds externes. Pour les institutionnels, nous auront des produits maison, mais nous évaluons également des possibilités d’acquisitions», a indiqué M. Utermann.

Enfin à l’international, la priorité reste l’intégration de SFA, ancienne filiale américaine d’UBS, qui permet d’offrir aux Etats-Unis tous les produits de Vontobel, y compris ceux conçus en dehors du pays de l’oncle Sam, a souligné M. Utermann, rappelant qu’il y a neuf mois, la banque avait abandonné ses projets en Chine. «Il ne s’agit pas d’un abandon définitif, mais nous ne pouvons pas mener de grands chantiers sur tous les fronts», a-t-il indiqué.

A lire aussi...