Zeno Staub quittera la tête de Vontobel l’an prochain pour se lancer en politique

AWP

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Le directeur général, Zeno Staub, qui a passé 22 ans chez Vontobel dont 20 à la direction, sera en tête de liste pour Le Centre lors des élections au Conseil national à Zurich cet automne.

Le directeur général de Vontobel, Zeno Staub, se retirera après 12 ans à ce poste lors de l’assemblée générale d’avril 2024, afin de se présenter aux prochaines élections fédérales. Un successeur sera désigné d’ici fin 2023, après un processus comprenant des candidats internes et externes.

M. Staub, qui a passé 22 ans chez Vontobel dont 20 à la direction, sera en tête de liste pour Le Centre (ex-PDC) lors des élections au Conseil national à Zurich cet automne. Après une pause d’une année, le dirigeant de la maison d’investissement zurichoise candidatera comme «simple membre» au conseil d’administration en 2025, selon le communiqué paru mercredi.

«Après deux décennies de responsabilités de direction chez Vontobel, j’ai décidé de redonner au pays et aux habitants de la Suisse un peu de ce qu’ils m’ont permis de faire», a expliqué le patron, pour qui travailler pour la banque de gestion a été «un grand honneur et un plaisir». Celui qui veut désormais «mettre l’accent encore plus qu’avant sur les tâches stratégiques et orienter (ses) engagements en conséquence» a également salué «le système de milice» qui imprègne la Suisse.

Assurer la transition

Le patron continuera à travailler dans les prochains mois à la réalisation des ambitions à long terme et des «objectifs à moyen terme 2024» de l’établissement qu’il a rejoint en 2001. Selon M. Staub, né en 1969, «en informant suffisamment tôt de mes plans personnels, je souhaite contribuer à une bonne transition sans heurt».

Andreas Utermann, président du conseil d’administration cité dans le document, a remercié le quinquagénaire. Sous la direction de ce dernier, «Vontobel s’est développée en une maison d’investissement suisse de premier plan, focalisée et ainsi à succès». Il a ajouté que «le fait que des citoyens comme Zeno Staub, ayant derrière eux une longue carrière professionnelle réussie dans l’économie, souhaitent s’engager en politique est un signe de démocratie forte».

Le diplômé de l’Université de St-Gall, qui siège également au conseil d’administration du fabricant saint-gallois de machines Bühler depuis l’an dernier, n’est pas le premier CEO à se lancer en politique en Suisse. Les exemples les plus célèbres viennent sans doute de la famille Blocher, propriétaire de l’entreprise grisonne Ems-Chemie, avec le père Christoph Blocher, ex-conseiller fédéral UDC et sa fille Magdalena Martullo-Blocher, directrice générale actuelle du groupe de chimie et conseillère nationale du parti agrarien depuis 2015.

Au premier trimestre, la banque de gestion a augmenté ses avoirs sous gestion à 211,7 milliards de francs fin mars, contre 204,4 milliards à la fin de l’année dernière. Le reflux d’argent nouveau s’est pour sa part inscrit à 0,4 milliard, après -5,2 milliards fin 2022. Cette contre-performance est due à la division gestion d’actifs où l’établissement de la Gotthardstrasse a accusé des sorties de 1,8 milliard, alors que la gestion de fortune a bénéficié d’un afflux d’argent frais de 1,4 milliard.

Dans le même temps, Vontobel annonce mercredi que Felix Lenhard quittera fin 2023 ses fonctions de chef des opérations, après 13 ans en tant que COO, afin de s’occuper davantage de sa famille. Il restera lié à l’entreprise afin d’assurer «une succession ordonnée». Son successeur sera désigné d’ici la fin de l’année.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) note que d’ici la fin de l’année, Zeno Staub va continuer à travailler avec ses équipes, notamment sur les objectifs à long terme. L’analyste Christian Schmidiger rappelle ainsi que d’ici 2030, Vontobel doit devenir l’une des sociétés d’investissement mondiales les plus importantes et les plus fiables. La recommandation est maintenue à «pondérer au marché».

La nouvelle du départ du dirigeant a été peu appréciée par les détenteurs d’actions Vontobel. A la Bourse suisse, le titre a fini en fort recul de 5,7% à 58 francs, dans un SPI en baisse de 0,99%.

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