Plainte contre BNP Paribas, accusée de financer la déforestation

AWP

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Cette plainte a été déposée par l’ONG brésilienne Comissão Pastoral da Terra (CPT) et l’association française Notre Affaire À Tous auprès du tribunal judiciaire de Paris.

Plusieurs ONG ont déposé une plainte contre la banque française BNP Paribas l’accusant de financer un géant de l’agroalimentaire brésilien, qu’elles accusent de contribuer à la déforestation, à l’accaparement de territoires autochtones et au travail forcé, ont-elles annoncé lundi.

Cette plainte, déposée par l’ONG brésilienne Comissão Pastoral da Terra (CPT) et l’association française Notre Affaire À Tous auprès du tribunal judiciaire de Paris, intervient quatre jours après que BNP Paribas a été assignée en justice par trois autres associations de défense de l’environnement au titre de sa «contribution significative» au réchauffement climatique, en raison de ses clients pétroliers et gaziers.

Elle fait suite à une mise en demeure qui avait été lancée fin octobre par CPT et Notre Affaire à tous demandant que BNP Paribas cesse son soutien financier à Marfrig, la deuxième plus grande entreprise de conditionnement de viande du Brésil qui, selon elles, «aurait été responsable de plus de 120.000 hectares de déforestation illégale dans la forêt amazonienne et la savane du Cerrado» entre 2009 et 2020.

Les associations reprochent à BNP Paribas d’avoir violé la loi française sur le devoir de vigilance qui impose aux multinationales basées en France d’établir un plan qui «comporte des mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement, résultant des activités de la société et de celles des sociétés qu’elle contrôle» en France et à l’étranger.

«Malgré ses engagements et ses communications (...), les preuves accumulées sur le soutien de BNP à Marfrig et le manque de vigilance de Marfrig vis-à-vis de ses fournisseurs révèlent l’insuffisance des mesures prises par la BNP. On ne peut pas fermer les yeux sur la déforestation et le travail forcé et se prétendre acteur du changement et de la neutralité carbone», a argumenté lundi Jérémie Suissa, délégué général de Notre Affaire à Tous, dans un communiqué.

Contacté par l’AFP, BNP a dit «regretter» que les ONG «engagent la voie du contentieux plutôt que celle du dialogue».

La banque a par ailleurs souligné qu’elle exigeait que «d’ici 2025 ses clients aient une stratégie +zéro déforestation+ dans leurs chaînes de production et d’approvisionnement mais aussi une traçabilité complète des chaînes d’approvisionnement (directes et indirectes) en bœuf et en soja issus de l’Amazonie et du Cerrado brésiliens», ajoutant qu’elle ne «fournira plus de produits ou services financiers aux entreprises qui ne seront pas alignées avec cette politique».

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