La Banque Postale a publié mercredi un bénéfice net en hausse 44% sur un an au premier semestre, à 580 millions d’euros, «soutenu par la performance des activités d’assurance en France».

Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, a pour sa part grimpé de 23,1%, à 3,9 milliards d’euros.

Ces résultats «bénéficient notamment des effets de marché favorables pour CNP Assurances. Ils s’appuient sur la diversification croissante des activités de La Banque Postale», a déclaré Philippe Heim, président du directoire, cité dans un communiqué.

La Banque Postale est en effet propriétaire à 100% de CNP Assurances depuis un an et a créé cette année une holding pour rassembler toutes les activités du groupe.

CNP Assurances avait par ailleurs dévoilé mardi un bénéfice net supérieur à celui de La Banque Postale, à 892 millions d’euros.

Si le marché de l’assurance est «porteur», selon le communiqué, c’est moins vrai de l’activité de la banque de détail.

«La marge nette d’intérêts est [affectée] par la hausse des taux de l’épargne réglementée et la pression sur les marges de crédit liée à l’application du taux d’usure», a précisé le groupe, qui ne donne pas de chiffres pour la banque de détail seul.

La hausse des taux est en théorie favorable au secteur bancaire, mais en France les gains mettent plus de temps à se faire sentir pour le secteur.

En effet, la grande majorité des crédits se faisant à taux fixes, seuls les nouveaux crédits bénéficient des taux plus intéressants pour les banques, tandis que celles-ci doivent appliquer la hausse à la rémunération de tous les épargnants.

Par ailleurs, le taux d’usure est un taux maximum au-dessus duquel les banques ne peuvent pas prêter. Destiné à protéger les consommateurs il a été un temps accusé de freiner l’accès au crédit, devenu trop peu rentable pour les banques, même si plusieurs courtiers ont reconnu récemment qu’il n’était plus un problème depuis quelques mois. Pour un crédit à 20 ans ou pas, le taux maximum, tout frais pris en compte, est de 5,33% depuis le 1er août.

L’activité de banque de financement et d’investissement, dédiée aux grands groupes, institutions et collectivités locales, a également souffert au premier semestre, avec un résultat net divisé par deux, à 99 millions d’euros.

Lors du dernier test de résistance organisé par l’Autorité bancaire européenne, La Banque Postale est arrivée en dernière position, la faute notamment, selon elle, à «une sensibilité supérieure de la solvabilité à certains chocs de marchés» du fait de l’intégration de CNP Assurances. Elle a toutefois jugé son profil de risque «robuste».