La première banque allemande Deutsche Bank, en cours de restructuration, a affiché mercredi un nouveau trimestre bénéficiaire à fin septembre, et confirmé ses objectifs d’ici 2022.

De juillet à septembre, les recettes globales ont progressé de 2%, à 6,04 milliards d’euros, malgré un tassement de 6% dans la banque d’investissement, pour un bénéfice net part du groupe de 194 millions d’euros, en hausse annuelle de 7%.

Sur neuf mois, le gain net de 1,8 milliard d’euros, pour 19,5 milliards d’euros de recettes, laisse augurer un deuxième exercice annuel positif d’affilée après six ans de pertes.

La banque se voit «en bon chemin» en vue d’atteindre 25 milliards d’euros de recettes en 2022, a déclaré le directeur financier James von Moltke lors d’une conférence téléphonique.

Dans la banque «coeur de métier», le ratio de rentabilité nette rapportée aux capitaux propres a progressé à 7,5%, ou 9,4% en base ajustée, pour un objectif de 9% visé en 2022, a ajouté le financier.

Après son retrait du négoce d’actions sur les marchés financiers, la banque d’investissement tire près des trois quarts de ses revenus du négoce d’obligations et de devises.

Cet ensemble a néanmoins reculé de 12% sur le trimestre écoulé, «moins que chez les concurrents» et tandis que le marché continue à se «normaliser», selon M. Moltke.

Les besoins de financement des Etats et entreprises ont été moins importants ces derniers mois que pendant la phase aiguë de la pandémie.

Le reste provient du conseil en fusions et acquisitions et des provisions lors d’émissions d’actions, en augmentation de 22% sur un an.

Les banques de détail et des PME, réputées plus stables, ont elles vu leurs recettes reculer de 2% mais la période à venir s’annonce plus favorable car «les vents contraires diminuent en terme de taux d’intérêts» faibles, selon M. Moltke.

La gestion d’actifs, avec le gestionnaire de fonds DWS, voir ses ventes et sa rentabilité progresser de près de 20% sur un an, profitant du boom des produits d’investissement liés à la durabilité (ESG) ainsi que des fonds indiciels (ETF).

Le bénéfice imposable de la banque est ressorti à 554 millions d’euros au troisième trimestre, en hausse de 15% sur un an, et ce en partie grâce à une diminution de moitié de la provision sur les prêts à risque.

La restructuration historique lancée à la mi-2019, portant sur la suppression de 18.000 postes, continue elle de peser, causant 600 millions de charges additionnelles sur le trimestre écoulé via des dépenses dans les systèmes informatiques ou la réduction des surfaces de ses bureaux.

Les effectifs, de 84.500 à fin septembre, doivent descendre d’ici fin 2022 à 74.000.

A la Bourse de Francfort, le titre subissait des prises de bénéfices, perdant en matinée 4,5% à 11,36 euros dans un Dax en repli de 0,18%.