Credit Suisse vs Mozambique: rejet de nouvelles prétentions à l’encontre de la banque

AWP

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Un juge londonien a décidé à la dernière minute que les autorités de la république africaine ne pouvaient plus faire valoir de prétentions à l’encontre de l’établissement en mains d’UBS.

UBS doit toujours faire face aux reproches du Mozambique, quand bien même Credit Suisse, filiale du numéro un bancaire helvétique, a conclu il y a quinze jours un accord avec la république africaine. Selon des informations de sources dites proches du dossier relayées par le portail Finews, un juge aurait rejeté lundi de nouvelles prétentions du Mozambique à l’encontre de la banque aux trois clefs, alors que le procès civil doit débuter cette semaine devant la Haute Cour londonienne.

En préambule à la procédure, qui doit s’ouvrir avec deux semaines de retard, le juge a décidé à la dernière minute que les autorités de Mozambique ne pouvaient plus faire valoir de prétentions à l’encontre de Credit Suisse, comme l’a appris l’agence de presse AWP auprès des parties impliquées. La Haute Cour de Londres devrait se pencher sur les demandes de dommages et intérêts du Mozambique adressées à l’entreprise de construction navale Privinvest de l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa.

Credit Suisse avait conclu au début du mois un accord à l’amiable avec la République du Mozambique et plusieurs autres bailleurs de fonds dans le cadre du contrat avec Prodicos, avant le début du procès civil devant la Haute Cour londonienne dans l’affaire dite de de la «dette cachée». Les parties avaient convenu de se délier de tous les engagements et prétentions en relation avec cette transaction. La querelle juridique durait depuis plusieurs années.

UBS n’avait pas donné d’autres détails à propos de la transaction, divers médias avaient rapporté que la banque aux trois clés proposait un allègement d’environ 100 millions de dollars au Mozambique.

Dans le cadre de cette affaire, Credit Suisse avait été condamnée en octobre 2021 à payer près de 475 millions de dollars aux autorités américaines et britanniques pour solder des poursuites liées à des levées de fonds organisées par l’établissement zurichois au nom d’entreprises publiques au Mozambique, au coeur d’une vaste affaire de corruption.

Les transactions en question avaient été utilisées pour verser des pots-de-vin à d’ex-banquiers de Credit Suisse et à des fonctionnaires, alors même qu’elles étaient présentées aux investisseurs comme un moyen de financer le développement de la pêche au thon au Mozambique, avait détaillé l’autorité américaine des marchés financiers (SEC).

L’affaire avait éclaté en 2016, lorsque le gouvernement mozambicain avait révélé avoir contracté ces prêts sans prévenir le parlement ni ses bailleurs de fonds. Après ce scandale, le FMI et la plupart des bailleurs du pays, un des plus pauvres du monde, avaient suspendu leur aide. En raison de ce scandale dit de la «dette cachée», Maputo avait été contraint d’interrompre le remboursement de sa dette et sa monnaie, le metical, s’était effondrée, plongeant le pays dans la plus grave crise financière depuis son indépendance en 1975.

Avec l’acquisition forcée de Credit Suisse, UBS a aussi hérité de nombreuses anciennes affaires juridiques dans lesquelles la banque aux deux voiles était impliquée. Dans le rapport semestriel publié vendredi, CS a indiqué avoir à nouveau augmenté ses provisions pour les affaires juridiques. L’accord avec le Mozambique constitue une étape importante dans le règlement de ses anciennes affaires avait alors précisé UBS.

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