Le prix de l’or a légèrement progressé cette semaine, les investisseurs se tournant vers cette valeur refuge à mesure que s’approche la date-butoir du 9 juillet, à laquelle Donald Trump a promis d’imposer des droits de douane sur ses partenaires commerciaux.
Cette menace douanière a de quoi «raviver les craintes économiques mondiales», résume Han Tan, analyste chez Exinity, dans une note à l’AFP.
Mais il souligne que «la demande pour ce métal précieux a également été stimulée par les inquiétudes concernant les risques budgétaires américains», Donald Trump étant parvenu jeudi à faire adopter par le Congrès américain sa loi budgétaire.
Or, celle-ci devrait alourdir le déficit américain de 3'400 milliards de dollars supplémentaires au cours de la prochaine décennie, selon le Bureau budgétaire du Congrès.
Ces mesures potentiellement «néfastes» pour l’économie «érodent la confiance des investisseurs dans les actifs américains sûrs», comme le dollar, ce qui propulse l’or, résume Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Ces inquiétudes ont cependant été modérées par un rapport officiel jeudi, montrant un marché de l’emploi américain en meilleur santé que prévu en juin.
En conséquence, les investisseurs estiment que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait «prendre son temps avant de baisser ses taux d’intérêt», ce qui a temporairement soutenu le dollar jeudi, et «mis l’or en difficulté», constate M. Fritsch.
Vendredi, vers 17h45 à Paris, l’once d’or (31,1 g) s’échangeait à 3'333,24 dollars, contre 3.274,33 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le sucre remonte la pente
Les cours du sucre sont tombés en milieu de semaine à leur plus bas niveaux depuis 2021, les investisseurs s’attendant à de bonnes récoltes de canne à sucre en Asie, avant de se reprendre sur des prévisions de gel au Brésil.
Ce mouvement initial de repli des prix s’expliquait par la «forte production attendue cette année de la Thaïlande et de l’Inde, qui ont toutes deux bénéficié d’un bon début de mousson», rapporte Mark Bowman, analyste chez ADM Investors.
L’Inde et la Thaïlande sont respectivement les deuxième et troisième producteurs de sucre, juste après le Brésil.
«Les prix du sucre ont chuté au cours des trois derniers mois en raison des attentes d’un surplus mondial de sucre», a d’abord souligné Rich Asplund, analyste pour le site Barchart.
Mais l’expert a ensuite signalé «une alerte au gel prévue plus tard ce mois-ci au Brésil», principal producteur, susceptible de motiver le pays à maintenir son offre à un niveau bas. Les prix du sucre ont gonflé face à ces inquiétudes sur l’offre.
Vendredi, à New York, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,38 cents cents, contre 16,71 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison le même mois valait 473,60 dollars contre 474,10 dollars le vendredi précédent à la clôture.
Le cuivre retombe
Le cours du cuivre est initialement monté cette semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME), poussé par les acheteurs américains se prémunissant contre d’éventuels droits de douane sur le métal rouge, avant de retomber lorsque les craintes d’une baisse de la demande mondiale ont pris le dessus.
Après les taxes à l’importation sur l’acier et l’aluminium, le marché craint la mise en place de droits de douane sur le cuivre, que Donald Trump avait promis lors de son discours devant le Congrès début mars.
Si ces surtaxes se font encore attendre, de nombreux acheteurs américains ont constitué des réserves de cuivre en perspective, faisant monter les prix en début de semaine.
«Le marché du cuivre donne des signes avant-coureurs de pénurie», car «la forte demande d’importations en provenance des États-Unis menace d’épuiser les entrepôts du LME» et de la bourse de Shanghai, affirmait Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.
Mais depuis, Donald Trump a dit envisager d’envoyer, dès ce vendredi, aux partenaires commerciaux des Etats-Unis des lettres les informant de l’imposition de droits de douane punitifs, ravivant les inquiétudes d’un ralentissement de l’économie mondiale.
Or, fortement utilisé dans l’industrie, le cuivre est particulièrement dépendant de la santé économique des grands pays consommateurs de métaux.
Pour ces mêmes raisons, le prix du cuivre avait déjà fortement chuté début avril.
Vendredi, sur le LME, une tonne de cuivre coûte 9'868 dollars vendredi, contre 9'878 dollars sept jours plus tôt à la clôture.