L'escalade au Proche-Orient pèse sur les bourses
L'attaque surprise d'Israël contre les installations nucléaires iraniennes dans la nuit de jeudi à vendredi a semé l'incertitude. Les investisseurs se sont réfugiés dans des valeurs refuges comme le franc suisse, les obligations d'Etat suisses et l'or. Le prix du métal jaune s'est approché vendredi matin de son record de 3'500 dollars US l'once. Les prix du pétrole ont également augmenté face à la nouvelle escalade au Proche-Orient. Le baril de Brent de la mer du Nord coûtait 74 dollars US, son dernier prix début avril, soit environ 12% de plus que lundi. Les marchés boursiers ont réagi à l'incertitude accrue par de fortes baisses.
Légère détente dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine
Les Etats-Unis et la Chine se sont mis d’accord sur un accord-cadre lors de leurs négociations commerciales à Londres. Les deux parties signalent ainsi leur volonté de compromis. Il n’y a toutefois pas encore eu de véritable avancée dans la guerre commerciale. D’une part, la décision formelle des deux chefs d’Etat, Donald Trump et Xi Jinping, n’a pas encore été prise. D’autre part, les droits de douane américains resteront malgré tout supérieurs à leur niveau en début d’année. Du côté des entreprises, les nouvelles susceptibles d'influencer les cours sont rares après la fin de la saison des résultats. Les actionnaires d’UBS ont dû digérer la décision de régulation prise par le Conseil fédéral. Si rien ne change à court terme pour la grande banque, des ajustements stratégiques sont probables à long terme en raison des exigences accrues en matière de fonds propres. Les titres UBS ont donc subi une pression à la baisse après leur rallye d’avant Pentecôte mardi. Pendant la semaine, les fluctuations des cours se sont toutefois un peu atténuées.
L’inflation américaine défie la politique douanière
Le renchérissement aux Etats-Unis est passé de 2,3% à 2,4% en mai. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l’énergie et des denrées alimentaires, particulièrement sensibles aux fluctuations, s’est établie à 2,8%, comme le mois précédent. Les analystes s’attendaient au préalable à un taux supérieur de 0,1 point de pourcentage chacun. Les effets de la politique commerciale de l’administration américaine sont donc peu visibles à ce jour dans les données des prix. Toutefois, il faut généralement plusieurs mois pour que l’effet inflationniste des droits de douane commerciaux se manifeste pleinement dans une économie. En plus, l’affaiblissement de la dynamique conjoncturelle aux Etats-Unis pourrait également contribuer à atténuer ces effets. Dans ce contexte, et malgré les récents appels de Donald Trump à une baisse significative du taux direc-
teur, la Fed devrait une nouvelle fois lever le pied lors de sa réunion de politique monétaire de mercredi prochain. Nous nous attendons à une baisse des taux d’intérêt outre-Atlantique au plus tôt à l’automne.
Argent – sur les traces de son «grand frère»
Une once d’argent coûte actuellement 36 dollars américains. Il s’agit du prix le plus élevé depuis treize ans. Depuis le début de l’année, le «petit frère» de l’or a vu sa valeur augmenter de près d’un quart en raison de la demande continue des acteurs du marché pour des placements sûrs, compte tenu des risques géopolitiques. L’évolution des prix, longtemps plus faible que celle de l’or, a rendu l’argent attractif pour les investisseurs. En plus, le métal précieux blanc est également utilisé dans l’industrie, notamment pour la fabrication de semi-conducteurs.
Warner Bros. Discovery effectue un retour en arrière
La télévision classique est en crise. L’une des raisons est la demande croissante des fans de films et de séries pour des services à la demande. Le groupe de médias américain Warner Bros Discovery, qui possède également les célèbres DC Studios, annule donc sa fusion de 2022. Cette mesure doit permettre aux secteurs du cinéma et du streaming de se développer davantage à l’avenir, séparément de la télévision. Les actions de Warner Bros. Discovery ont ensuite connu des montagnes russes le lundi de Pentecôte: après un bond initial de plus de 10%, le désenchantement s’est installé, ce qui s’est traduit par une baisse de plus de 3% à la clôture de la bourse.
Graphique de la semaine
Le besoin de se prémunir des chutes de cours s’estompe. Le ratio put/call calculé par la Bourse des options de Chicago (CBOE) est passé au-dessous de sa moyenne à long terme depuis le pic de début avril. Dans ce contexte, les incertitudes sont grandes: une dette publique croissante, un ralentissement économique, une politique douanière et commerciale américaine erratique et des guerres persistantes en Ukraine et au Proche-Orient. Bien que les investisseurs ne se laissent pas décourager pour le moment, la prudence est de mise, car ces signaux peuvent aussi être interprétés comme un contre-indicateur. Ils reflètent en effet une certaine insouciance.
GROS PLAN
La société mère de Zara déçoit
Le groupe de mode espagnol Inditex, qui détient notamment la marque Zara, a enregistré des résultats trimestriels inférieurs aux attentes du marché. L’action a accusé le coup avec une baisse de plus de 4%.
LE PROGRAMME
Décision de la BNS sur les taux
Jeudi prochain, la BNS s’exprimera sur sa politique monétaire. En raison du renchérissement négatif et de la force du franc, nous nous attendons à ce qu’elle abaisse son taux directeur de 0,25% à 0%.