Les bourses en Asie ont rebondi mercredi, revigorées par un regain d’optimisme sur une désescalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington après des propos conciliants de Donald Trump et du ministre américain des Finances Scott Bessent.
Vif sursaut des Bourses, optimisme sur la Chine
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en progression de 1,89% à 34’868,63 points, et l’indice élargi Topix de 2,06% à 2584,32 points.
La Bourse de Séoul a grimpé de 1,6%, Sydney a gagné 1,33% et Taipei s’est envolé de 4,5%. Vers 06H30 GMT à Hong Kong, l’indice Hang Seng bondissait de 2,2%, mais l’indice composite de Shanghai cédait 0,11%.
Les marchés asiatiques ont été dopés par le rebond technique enregistré la veille à New York, mais surtout par les espoirs d’une possible désescalade des tensions sino-américaines.
Lors d’un échange à huis clos, le ministre américain des Finances Scott Bessent a affirmé que la situation actuelle n’était pas tenable pour les deux pays, a rapporté à l’AFP une source présente dans la salle.
«L’attention des investisseurs se portent en premier (sur ces propos), tenus à huis clos et pas encore officiels», mais que «les gros titres d’une conférence donnée par Donald Trump corroborent en partie», commente Chris Weston, du courtier Pepperstone.
Le président américain a ainsi reconnu devant la presse que ces surtaxes de 145%, qu’il a lui-même imposées aux produits chinois, étaient «très élevées» et qu’elles allaient «baisser de façon substantielle».
«Cette nouvelle position est clairement constructive pour le dollar et, plus généralement, pour les actifs jugés à risque», et donc les marchés d’actions, souligne M. Weston.
Les investisseurs étaient aussi rassurés par l’assurance de M. Trump qu’il ne comptait pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), malgré ses récentes menaces qui avaient ébranlé les marchés.
«Les investisseurs attendent désespérément des nouvelles positives, et ce brusque revirement montre que le marché est prêt à se jeter sur tout ce qui est susceptible d’entretenir un rebond prolongé des actifs risqués», abonde Kathleen Brooks, analyste de XTB.
A Hong Kong, les grands groupes tech chinois, particulièrement sensibles à la situation douanière, flambaient de concert, Alibaba bondissant de 5,1% et Xiaomi de 6,5% vers 06H30 GMT.
Pour autant, la fébrilité devrait perdurer, en raison de la versatilité des déclarations de la Maison Blanche: «Il reste à voir si Trump ne va pas encore changer de positionnement dans sa prochaine salve de messages sur les réseaux sociaux», prévient Lloyd Chan, de MUFG.
Le dollar reprend des couleurs
Sous pression ces dernières séances après les attaques de Donald Trump visant le président de la Fed Jerome Powell, le dollar a logiquement rebondi mardi après le net revirement du président américain, notent les analystes de Standard Chartered.
Et les «monnaies refuges», comme le yen ou le franc suisse, «se sont affaiblies» face au surcroît d’appétit des investisseurs pour le risque qui les a attirés vers le dollar, poursuivent-ils.
Le billet vert grimpait encore de 0,15% mercredi vers 06H30 GMT face à la devise nippone, à 141,70 yens pour un dollar.
Cet affaiblissement du yen poussait à la Bourse de Tokyo les titres des groupes exportateurs, qui voient favorisées leurs ventes à l’international.
Repli de l’or, pétrole solide
Victime du regain d’appétit pour les actifs risqués et de prises de bénéfices, l’or --valeur refuge par excellence-- reculait de 1,72% à 3.322 dollars l’once... après avoir dépassé la veille 3500 dollars pour la première fois de son histoire.
Le marché du pétrole profitait également du sursaut d’optimisme sur les développements de la guerre commerciale, et donc les perspectives de demande énergétique.
Vers 06H30 GMT, le baril de WTI américain gagnait 1,57% à 64,68 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 1,65% à 68,55 dollars.
Pharmacie: Fujifilm s’envole après un lucratif contrat
Le conglomérat japonais Fujifilm s’est envolé de 8,7% à la Bourse de Tokyo, après un colossal accord impliquant sa filiale Fujifilm Diosynth Biotechnologies, sous-traitant pour l’industrie pharmaceutique.
La firme américaine de biotechnologie Regeneron Pharmaceuticals a annoncé mardi avoir accepté de payer à Fujifilm Diosynth plus de 3 milliards de dollars sur la prochaine décennie pour l’aider à fabriquer ses médicaments aux États-Unis, alors que les importations pharmaceutiques sont menacées de droits de douane par Washington.