Repli des bourses en Asie, les déboires de Nvidia font dégringoler les puces

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A Tokyo, l’indice vedette Nikkei a lâché en clôture 1,01% à 33’920,40 points. Séoul s’est replié de 1,21% et Taipei de 1,96%. Sydney a fini à l’équilibre(-0,04%).

Les bourses en Asie ont reculé mercredi sous le coup des nouveaux fronts ouverts par Donald Trump dans son offensive douanière, tandis que les restrictions sur les puces imposées à Nvidia plombaient les actions tech.

A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a lâché en clôture 1,01% à 33’920,40 points, et l’indice élargi Topix a perdu 0,61%.

La Bourse de Séoul s’est repliée de 1,21%, Taipei de 1,96%. Sydney a fini à l’équilibre(-0,04%).

Les places chinoises piquaient du nez vers 06h30 GMT: l’indice hongkongais Hang Seng perdait 2,34% à 20’963 points, l’indice composite shanghaïen perdait 0,56% et celui de Shenzhen 1,67%.

Les investisseurs restent nerveux après l’annonce de nouvelles enquêtes sur les minerais critiques et «produits dérivés» (smartphones, véhicules électriques), ouvrant la voie à des surtaxes douanières américaines.

Et le rebond des titres automobiles constaté lundi après des propos conciliants de Donald Trump s’est rapidement essoufflé.

«Les investisseurs semblent se méfier des communications de l’administration Trump, qui change fréquemment sa politique du jour au lendemain», déplorent les experts de Tokai Tokyo Intelligence.

Face aux revirements multiples de Washington, «les rebonds de soulagement des marchés semblent plus faibles, et les mouvements de ventes massives sont plus forts», souligne Stephen Innes, de SPI Asset Management.

«Désormais, tous les regards sont tournés vers l’Asie: les négociations commerciales de Washington avec le Japon», proche allié des Etats-Unis, «apparaissent comme le premier véritable test de cette diplomatie de la carotte et du bâton», insiste-t-il.

Alors que Pékin a ordonné à ses compagnies aériennes, selon Bloomberg, de suspendre toute réception d’avions Boeing, les sous-traitants japonais de l’avionneur américain ont dévissé mercredi, à l’image du fournisseur de fibre de carbone Toray qui a perdu jusqu’à 5% ou d’Osaka Titanium (jusqu’à -8,3%).

Dégringolade des puces, le sort de Nvidia alarme

Les firmes japonaises liées aux semi-conducteurs ont plongé de concert, à l’instar d’Advantest (-6,54%), de Disco Cord (-8%) ou Sumco (-5,95%). A Séoul, SK Hynix lâchait 4% dans les derniers échanges.

Les titres technologiques ont souffert après l’annonce de nouvelles restrictions américaines sur les exportations de semi-conducteurs vers la Chine, qui pourraient coûter 5,5 milliards de dollars au premier trimestre au géant américain des puces Nvidia.

«Cette décision est alarmante. Elle témoigne du caractère fluctuant des droits de douane imposés par Trump, au point d’avoir révoqué les concessions précédemment accordées à Nvidia», prévient Vishnu Varathan, de Mizuho Bank à Singapour.

Et cela suggère que des revirements «abusifs» peuvent venir aggraver les tensions sous-jacentes sino-américaines, avertit-il, cité par Bloomberg.

Les déboires de Nvidia peuvent générer «une contagion s’étendant aux titres japonais liés aux semi-conducteurs», observent les analystes de Tokai Tokyo Intelligence.

L’annonce de résultats décevants du géant néerlandais ASML, fabricant de machines de pointe pour le secteur des semiconducteurs, a encore assombri le marché.

Nouveau repli du dollar, record inédit de l’or

Vers 06h30 GMT, la monnaie américaine continuait de reculer face à la monnaie nippone, cédant 0,53% à 142,44 yens pour un dollar.

Le billet vert reste sous pression des vives inquiétudes concernant les perspectives économiques des Etats-Unis, qui sapaient son habituel statut de valeur refuge.

L’appétit pour la dette américaine, objet également d’une vive défiance des investisseurs la semaine dernière, se raffermissait mercredi, avec un rendement autour de 4,3174%.

Signe d’une nervosité toujours vive cependant, l’or, valeur refuge par excellence, attire toujours les investisseurs fuyant les actifs à risque et s’est hissé mercredi à un nouveau record historique, à 3.275 dollars l’once.

«Une forte incertitude, mais aussi l’augmentation des achats des banques centrales et les anticipations de baisses de taux par la Réserve fédérale américaine continuent de soutenir l’or», souligne Daniela Sabin Hathorn, analyste de Capital.com.

Le pétrole recule, pris dans la tempête douanière

Le marché du pétrole restait sous pression face à la tempête commerciale, susceptible de plomber la consommation énergétique, et après des révisions à la baisse des anticipations de la demande mondiale.

«L’un des grands écueils pour le pétrole, ce n’est pas tant la surabondance de l’offre que le délabrement macro-économique», avertit Stephen Innes, de SPI AM.

Vers 06h30 GMT, le baril de WTI américain reculait de 1,13% à 60,65 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 1,01% à 64,02 dollars.

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