Le représentant au commerce de la Maison Blanche a assuré mardi au Congrès que la politique de droits de douane universels de Donald Trump portait «déjà ses fruits», et qu’une cinquantaine de pays l’avait déjà contacté pour négocier.
Devant la commission des finances du Sénat, Jamieson Greer a défendu ces droits de douane et cité deux exemples de constructeurs automobiles ayant déjà prévu d’augmenter leurs capacités de production aux Etats-Unis. «Près de 50 pays m’ont contacté personnellement pour discuter de la nouvelle politique du président et pour examiner comment aboutir à la réciprocité», a-t-il ajouté.
«Plusieurs de ces pays, comme l’Argentine, le Vietnam, l’Inde et Israël ont suggéré qu’ils réduiraient leurs droits de douane et leurs barrières non douanières, en accord avec la politique du président» Trump, a précisé le représentant au commerce, saluant des annonces «bienvenues». Les droits de douane annoncés la semaine dernière par Donald Trump ont semé la panique sur les Bourses mondiales, et plusieurs élus aux Etats-Unis -républicains comme démocrates- ont publiquement exprimé leurs inquiétudes quant aux conséquences d’une guerre commerciale sur l’économie américaine.
Le sénateur démocrate Ron Wyden a notamment critiqué mardi la Maison Blanche et l’absence de «message clair sur comment ces droits de douane ont été décidés, combien de temps ils resteront en place, s’ils sont un outil de négociation ou un projet pour tenter de couper les Etats-Unis du commerce international».
«Dans les jours qui ont suivi l’annonce par Donald Trump de ses droits de douane, le président et ses conseillers ont changé de versions à plusieurs reprises sur toutes ces questions», a critiqué le sénateur de l’Oregon (nord-ouest), qui a également appelé à rendre au Congrès le pouvoir de décision sur les droits de douane, accaparé selon lui par l’exécutif.
Le sénateur républicain James Lankford a interrogé Jamieson Greer sur la possibilité d’exemptions et d’exceptions sur certains biens ne pouvant être produits aux Etats-Unis. «Je sais qu’à long terme, le but est d’avoir (une économie) plus diversifiée, mais à court terme, ils n’ont pas d’alternative. Comment gérez-vous cela?», a demandé l’élu de l’Oklahoma (sud).
«Le président a été très clair avec moi et d’autres sur le fait qu’il n’a pas l’intention d’avoir des exceptions et exemptions», a répondu Jamieson Greer, affirmant que cette stratégie ne pouvait pas se permettre d’avoir des trous comme du «gruyère».