Commerzbank: le patron d’UniCredit prend son mal en patience

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La Banque centrale européenne a donné vendredi son feu vert à la montée de la deuxième banque italienne jusqu’à 29,9% au capital de Commerzbank.

Le directeur général de la deuxième banque italienne UniCredit, Andrea Orcel, a assuré mercredi aborder avec beaucoup de «patience» une éventuelle offre de reprise de sa rivale allemande Commerzbank, estimant que la décision pouvait attendre 2027.

«Je pense qu’à ce stade, la patience est le point le plus important car nous devons exécuter notre plan et le mener à bien», a-t-il déclaré lors d’une conférence organisée par Morgan Stanley à Londres.

Vu les délais plus longs que prévu des autorisations nécessaires, «je peux m’asseoir et attendre. Et à la fin de la période, c’est-à-dire en 2027, nous pourrons déterminer si c’est une bonne chose» de lancer une offre ou pas, a-t-il fait valoir.

M. Orcel compte en outre attendre l’arrivée de nouveaux interlocuteurs à Berlin: «nous attendons qu’un nouveau gouvernement soit formé» pour lui «expliquer notre position et la valeur ajoutée» qui découlerait d’une éventuelle fusion entre les deux banques.

La Banque centrale européenne (BCE) a donné vendredi son feu vert à la montée d’UniCredit jusqu’à 29,9% au capital de Commerzbank.

UniCredit avait pris de court les marchés en annonçant en décembre avoir porté sa part dans Commerzbank à 28%, dont 9,5% de participation directe et 18,5% à travers des instruments dérivés.

Cette annonce avait relancé les spéculations sur une reprise totale de Commerzbank qui serait l’une des fusions les plus ambitieuses en Europe depuis la crise financière de 2008, à laquelle s’opposent cependant les dirigeants de la banque allemande et les milieux politiques à Berlin.

Interrogé sur les perspectives de fusions et acquisitions dans le secteur bancaire en Europe, M. Orcel s’est déclaré «moins optimiste qu’à la fin de l’an dernier», en raison des longs délais associés à ce genre de transactions.

Certaines autorisations «prennent un peu plus de temps que nous ne l’avions prévu», a-t-il expliqué, citant celle de l’autorité de la concurrence allemande, indispensable pour convertir en actions les instruments dérivés portant sur 18,5% du capital de Commerzbank.

Autre obstacle, le prix de Commerzbank, dont le titre a été presque multiplié par deux à la Bourse de Francfort depuis l’entrée à son capital d’UniCredit en septembre.

«La question n’est pas de savoir si la valeur double ou non. Il s’agit de savoir si ce doublement de valeur est pleinement mérité ou non», a assuré M. Orcel.

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