La banque italienne UniCredit a indiqué mardi qu’elle n’était pas pressée de prendre le contrôle éventuel de sa rivale allemande Commerzbank et qu’elle n’excluait pas de se retirer d’un tel projet, mais qu’elle attendrait d’abord le résultat des élections allemandes.
«Les émotions étant ce qu’elles sont, attendons les élections», a déclaré le directeur général d’UniCredit, Andrea Orcel, lors d’un événement organisé par Bloomberg en marge du Forum économique mondial de Davos en Suisse.
«Attendons que les choses se calment et plutôt que de parler de perceptions, nous pourrons parler de faits, de vérité sur les chiffres et des mérites d’un accord», a-t-il ajouté.
Les Allemands se rendent aux urnes le mois prochain après l’éclatement de la coalition au pouvoir du chancelier Olaf Scholz à la fin de l’année dernière.
A l’automne, la banque transalpine avait surpris le marché en prenant une participation dans le capital de la deuxième banque allemande, qu’elle a ensuite porté depuis à 28%.
Mais devant la résistance affichée du groupe de Francfort, soutenu par le gouvernement allemand, Unicredit semble désormais marquer le pas.
Interrogé sur la possibilité qu’UniCredit se désengage d’un projet d’acquisition, M. Orcel a répondu: «oui, bien sûr».
«Les fusions et acquisitions ajoutent de la valeur si elles sont faites aux bonnes conditions, au bon moment et de la bonne manière. Sinon, vaut mieux s’en éloigner», a ajouté le dirigeant.
L’Allemagne ne s’est pas privé d’exprimer ses critiques vis-à-vis d’une possible avancée d’UniCredit, qualifiant les initiatives du prêteur italien de «non concertées et inamicales» le mois dernier.
M. Orcel a dit que la colère de Berlin l’avait surpris. Samedi, le Financial Times a fait état d’un plan visant à supprimer des milliers d’emplois dans la banque allemande.
Interrogé sur ces possibles suppressions d’emplois, M. Orcel a répondu: «il y a beaucoup d’attentes et de suppositions sur ce qu’il se passerait si une fusion --qui n’a pas été proposée--, intervenait, mais on ne s’est pas encore assis» autour d’une table pour discuter.
Le banquier italien a toutefois défendu la nécessité «de gains de productivité» dans le secteur bancaire afin de faire des économies pour investir.