Raiffeisen a plafonné à haut niveau l’an dernier

AWP

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La coopérative bancaire saint-galloise tient toutefois à signaler dans son rapport annuel que la performance 2023 reste inédite dans ses annales.

Freinée dans la croissance de ses revenus l’an dernier, Raiffeisen a vu son bénéfice net chuter de 13,1% au regard du montant inédit affiché un an auparavant à 1,21 milliard de francs. La coopérative bancaire saint-galloise n’en a pas moins continué d’étoffer son volume d’affaires, estimant s’être renforcée dans un marché très concurrentiel.

La normalisation est notamment attribuable aux coups de rabots successifs sur le taux directeur de la Banque nationale suisse, ainsi qu’à un correctif de valeur de 82,4 millions de francs sur la participation dans le spécialiste des produits structurés Leonteq, ressort-il du rapport annuel de Raiffeisen, publié jeudi. Le résultat net des opérations porteuses d’intérêt, pilier des revenus de la banque, a fondu de 7,5% à 2,8 milliards.

La performance des opérations de commissions et des prestations de service a par contre bondi de 9,5% à 683,4 millions de francs, tandis que celle du négoce s’est enrobée de 2,3% à 255,6 millions. Les charges d’exploitations se sont alourdies de près de 5% à 2,1 milliards, reflet notamment de l’engagement de plus de 330 nouveaux salariés à plein temps, l’effectif se portant à fin 2024 à 10’643 collaborateurs à temps plein. Le ratio coûts/revenus, mesurant le coût de chaque franc gagné par le réseau d’établissement locaux, s’est subséquemment dégradé de près de cinq points de pourcentage à 56,7%.

Le volume de prêts à la clientèle de son côté a progressé de 4,7% à 233,03 milliards, dont 220,8 milliards sous la forme d’hypothèque. Raiffeisen revendique à cet égard un léger gain de parts de marché, à 18,1% contre 17,8% douze mois plus tôt. Les dépôts ont enflé de 3,4% à 214,88 milliards. La somme au bilan a elle gagné 2,9% à 305,61 milliards.

Croissance de la clientèle commerciale

Devant la presse réunie à Zurich, le directeur général par intérim, Christian Poerschke, s’est réjoui de la progression affichée l’an dernier dans le domaine de la clientèle commerciale, activité dans laquelle Raiffeisen a consacré des moyens supplémentaires, visant en particulier les moyennes et grandes entreprises. Dans ce domaine, les prêts ont crû de près de 4 milliards de francs, à 52,8 milliards, a précisé Daniel Cohen, lequel assume l’intérim à la tête des finances.

Le direction de la banque s’est en revanche montrée moins diserte quant aux difficultés rencontrées dans le déploiement d’une nouvelle application bancaire, ce dernier ayant été stoppé l’automne dernier, se contentant de relever que la révision de cette dernière suit son cours. Il en va de même pour la quête du nouveau directeur général de Raiffeisen, une tâche dévolue au conseil d’administration, a rappelé M. Poerschke. Oeuvrant depuis vingt ans pour la banque, l’intérimaire a jugé le poste «intéressant» sans indiquer s’il figurait au rang des candidats.

En ce qui concerne l’évolution future des opérations d’intérêts, M. Cohen table sur une stabilisation de la marge d’intérêts cette année. Dans un contexte de l’assouplissement monétaire de la Banque nationale suisse, celle-ci s’est contractée l’an dernier à 0,97%, après avoir atteint 1,08% en 2023.

La direction ne s’est guère aventurée sur le terrain des perspectives quantifiées, laissant augurer pour l’exercice en cours une performance «comparable» à celle de 2024.

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