Hong Kong va déposer une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en réponse à l’augmentation des droits de douane américains sur ses produits, a déclaré vendredi un porte-parole du gouvernement local, quelques jours après une décision similaire de Pékin.
Hong Kong va lancer «officiellement des procédures, conformément au mécanisme de règlement des différends de l’OMC contre les mesures déraisonnables des Etats-Unis, pour défendre nos droits légitimes», a indiqué ce porte-parole.
Les droits de douane américains sont «totalement incompatibles avec les règles de l’OMC et ignorent notre statut de territoire douanier distinct», a-t-il poursuivi, ajoutant que le gouvernement «s’opposait fermement» à ces mesures.
Le président américain Donald Trump a relancé la guerre commerciale avec Pékin en annonçant samedi dernier une hausse des droits de douane de 10% sur les marchandises en provenance de Chine continentale et de Hong Kong.
Les autorités chinoises ont riposté mardi en annonçant des taxes sur une série de produits américains, allant du pétrole brut aux machines agricoles, ainsi que de nouvelles restrictions à l’exportation des métaux et métalloïdes critiques utilisés dans des secteurs comme l’exploitation minière ou l’aérospatial.
Pékin a également indiqué avoir déposé plainte auprès de l’OMC «pour défendre ses droits légitimes».
Depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni à la Chine en 1997, Hong Kong est géré comme une région administrative spéciale et classé comme un territoire douanier distinct. Hong Kong est membre de l’OMC depuis trois décennies.
Le secrétaire au Commerce et au Développement économique de Hong Kong Algernon Yau a déclaré jeudi que les droits de douane «ne devraient pas avoir un impact important».
Les exportations de Hong Kong vers les Etats-Unis en 2023 étaient évaluées à environ 6,1 milliards de dollars de Hong Kong (780 millions de dollars) et ne représentaient que 0,1% du total des exportations du territoire, avait-il ajouté.
Les responsables du territoire ont pendant des années suivi une ligne étroite en insistant sur le fait que Hong Kong était une entité distincte dans le commerce international mais politiquement «une partie inaliénable» de la Chine.
Les États-Unis ont mis fin en 2020, lors du premier mandat présidentiel de Donald Trump, aux privilèges commerciaux spéciaux de Hong Kong après que Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale à l’ancienne colonie britannique pour réprimer la dissidence.
Donald Trump avait alors déclaré que Hong Kong n’était «plus suffisamment autonome pour justifier un traitement différentiel par rapport à (la Chine)».