Face au défi de la transition énergétique, les besoins de financement en Europe ont récemment été estimés par le think tank Bruegel à 1 300 milliards d’euros annuels, d’ici 2030. Comme d’autres pans de l’industrie financière, la gestion d’actifs non cotés a une responsabilité d’engagement à la hauteur des enjeux énergétique, écologique et d’équité sociale auxquels fait face l’économie.
A l’échelle européenne, la nouvelle mouture du règlement ELTIF 2 – tout comme la Loi Industrie Verte en France – constitue une avancée notable puisqu’elle facilite le fléchage de l’investissement au service du financement de ces transitions. Pour les investisseurs, il est d’autant plus facile d’appréhender ces enjeux lorsque les projets de financement sont tangibles, adossés à des actifs réels et incluant des indicateurs de performance Environnement, Social et Gouvernance (ESG) expressément définis.
Sur le segment des infrastructures, les asset managers et les prêteurs doivent faire preuve d’audace et définir des stratégies d’investissement à impact, en faveur de la transition énergétique.
A lui seul, le secteur immobilier compte pour plus d’un tiers des émissions globales de dioxyde de carbone. Sa contribution potentielle à un environnement plus durable est donc substantielle. Ainsi, l’une des priorités des projets de financement immobiliers est-elle de soutenir la rénovation de l’existant pour une meilleure performance énergétique, sans artificialiser davantage les sols.
L’amélioration des consommations d’énergie, du traitement des déchets, de la consommation d’eau font partie des objectifs que les gérants d’actifs et créanciers doivent définir avec les professionnels de l’immobilier, dont les projets sont éligibles au financement. L’évaluation des critères sociaux dans l’accessibilité du bâtiment, mais aussi la contribution de ce dernier à une ville équilibrée, voire à des services essentiels – logement, crèches, résidences senior, lieux favorables à la mixité des usages – sont tout aussi importantes.
Sur le segment des infrastructures, les asset managers et les prêteurs doivent faire preuve d’audace et définir des stratégies d’investissement à impact, en faveur de la transition énergétique. Trois thématiques majeures méritent l’attention des investisseurs: la décarbonation du mix énergétique, la mobilité durable, ainsi que l’efficience dans la consommation d’énergie et de son stockage. Citons quelques exemples concrets de financement: projets de centrales solaires photovoltaïques, parcs éoliens onshore-offshore, bornes de recharge électrique pour l’automobile, centrales de production d’énergie biomasse ou encore centres de traitement des déchets.
L’investissement dans ces catégories d’infrastructures participe à l’objectif de réduction d’émissions de CO2 fixé par l’Accord de Paris. Un enjeu d’autant plus crucial, au moment où l’administration Trump vient d’engager la sortie des Etats-Unis du traité international.
La transition énergétique est indéniablement la «révolution industrielle» du XXIe siècle, ouvrant la voie à de nombreuses opportunités d’investissement.