Les taux longs se replient après quatre mois de hausse
Les taux obligataires américains reculent depuis la mi-janvier après une hausse ininterrompue de quatre mois. Le rendement des Treasuries à 10 ans a chuté de 40 points de base depuis son sommet du 15 janvier à 4,80%, sous l’effet de contraintes budgétaires, d’une politique d’émission inchangée du Trésor et d’un repli des cours de pétrole. Washington a atteint son plafond de la dette autorisé par le Congrès à 31'400 milliards de dollars, limitant ainsi la capacité du Trésor à augmenter l’offre de Treasuries, ce qui contribue à détendre les taux longs.
L’absence de modification dans la composition des émissions souveraines renforce cette dynamique. Bien que la nouvelle administration ait critiqué l’année dernière la précédente pour avoir privilégié le financement à court terme, le Trésor a confirmé qu’il maintiendrait la taille des adjudications de coupons nominaux et d’obligations à taux variable (FRN) pendant plusieurs trimestres. Cette décision stabilise l’offre sur la partie longue de la courbe et soulage les tensions observées en 2023.
Cette détente des taux depuis la mi-janvier est un soutien bienvenu pour l’économie américaine, notamment pour le secteur immobilier, où les taux hypothécaires suivent de près l’évolution des Treasuries de long terme. Un repli durable et sous 4,0 % des rendements pourrait relancer la demande de logements et stimuler la construction neuve, un levier clé pour la croissance compte tenu de la pénurie persistante d’offres.
Graphique journalier du cours des Treasuries à 10 ans - niveaux clés
Les perspectives redeviennent positives sur les Treasuries à 10 ans
D’un point de vue technique, les Treasuries à 10 ans viennent de repasser au-dessus d’une résistance majeure à 109,35$, formant ainsi une figure en «V-Bottom». Cette figure chartiste suggère un changement rapide du sentiment des opérateurs, ce qui est fréquent sur le marché obligataire.
Le taux à 10 ans pourrait être en bonne voie pour se «normaliser», c’est-à-dire revenir jusqu’à sa moyenne mobile à 200 séances, actuellement à 111$. Un dépassement de ce seuil, puis un excès au-delà est probable dans les prochains mois si les tensions géopolitiques augmentent ou que les données économiques déçoivent.
En revanche, si l’administration Trump met en place ses mesures les plus inflationnistes comme des tarifs douaniers généralisés et/ou déporte massivement les clandestins de son territoire, une nouvelle hausse des taux longs et donc une nouvelle baisse des Treasuries serait fort probable.
Entrée | Achat au-dessus de 109$ |
Objectif | 111$ |
Stop | 108,50$ |
Ratio risque/rendement | >1 |