La banque espagnole BBVA a annoncé jeudi avoir dégagé un bénéfice record en 2024, en raison notamment de l’arrivée de nouveaux clients, en pleine OPA sur sa concurrente Sabadell, que le groupe espère conclure dans les prochains mois.
Le géant bancaire, présent principalement en Espagne, au Mexique et en Turquie, a dégagé au total 10,05 milliards d’euros (environ 9,5 milliards de francs) de profits contre 9,02 milliards engrangés en 2023, année de son précédent record.
Ce résultat, atteint à la faveur d’un quatrième trimestre solide (2,43 milliards d’euros de bénéfice), est supérieur aux prévisions des analystes interrogés par Factset, qui tablaient en moyenne sur 9,77 milliards de profits nets.
La deuxième banque d’Espagne derrière Banco Santander en termes de capitalisation explique cette forte progression par l’arrivée de près de 11 millions de nouveaux clients en un an, qui a dopé l’octroi de crédits à sa clientèle (+14% sur un an).
«2024 a été une année extraordinaire pour BBVA», qui a dépassé «tous les objectifs que nous nous étions fixés», souligne dans un communiqué le président de BBVA Carlos Torres Vila, qui insiste sur les bons résultats du groupe en Espagne et au Mexique.
Le Mexique, son premier marché mondial, a pesé l’an dernier pour 49,6% du résultat net de BBVA, contre 34,5% pour l’Espagne et 5,6% pour la Turquie - où le groupe est implanté via sa filiale Garanti BBVA.
Ces résultats surviennent alors que le groupe originaire du Pays basque a lancé le 9 mai une offre publique d’achat (OPA) hostile sur sa concurrente Sabadell, dont l’issue reste à ce stade très incertaine.
BBVA, qui a validé une augmentation de son capital, première étape indispensable au lancement de l’opération, a obtenu début septembre le feu de la Banque Centrale Européenne (BCE) pour mener à bien cette OPA.
Mais il lui reste à décrocher l’autorisation du gendarme boursier espagnol (CNMV) et celles des autorités de la concurrence des pays où les deux banques ont des activités, dont l’Espagne.
Or l’opération se heurte à l’opposition frontale des dirigeants de Sabadell et est rejetée par le gouvernement espagnol, qui a promis d’avoir «le dernier mot» dans ce dossier.
«Cette opération représente une grande opportunité pour tous: clients, employés et actionnaires des deux entités, ainsi que pour la société dans son ensemble», insiste Carlos Torres Vila dans le communiqué.