Malgré des valorisations élevées aux Etats-Unis, l’année 2025 devrait s’avérer encore un bon cru pour les marchés boursiers. Les actions américaines devraient afficher les gains les plus marqués, et nous restons moins convaincus par le potentiel des actions européennes. Si les perspectives des marchés actions et du crédit restent positives à horizon de douze mois, les droits de douane, les risques géopolitiques et les pressions inflationnistes définiront le climat d’investissement. A l’entame de 2025, l’allocation d’actifs doit mettre ces facteurs en équilibre afin d’optimiser les rendements ajustés au risque.
Perspectives favorables pour les actions
Les valorisations des actions américaines sont certes historiquement élevées, mais le marché devrait tirer parti des politiques de la future administration Trump. Les baisses d’impôts et la déréglementation devraient soutenir les bénéfices des entreprises et stimuler les opérations de fusions-acquisitions. Nous pensons que le secteur technologique sera le moteur du marché. Les valeurs financières devraient également produire des performances positives, mais, après la récente montée des prix, il faudra bien choisir son moment.
Sur le plan régional, les actions américaines devraient renouveler leurs bons résultats au cours des douze prochains mois, les politiques intérieures instaurant des conditions propices à la croissance. Les valeurs européennes resteront moins intéressantes.
Pentification des courbes de taux
Nous continuons de penser que la tendance désinflationniste se poursuivra en 2025. Cela étant, le marché obligataire américain devra gérer une accélération de la croissance et de potentiels risques inflationnistes, alimentés par les droits de douane et par le durcissement de la politique migratoire. Une accélération de la croissance pourrait faire des obligations de court terme un outil crucial dans toute stratégie axée sur les obligations américaines, et les échéances de trois à cinq ans semblent intéressantes.
En Europe et au Royaume-Uni, les risques haussiers sur l’inflation semblent plus limités et la poursuite de l’assouplissement monétaire devrait amener une pentification de la courbe des taux (les rendements des obligations de court terme diminuant plus rapidement que ceux des obligations de long terme). Les obligations indexées sur l’inflation pourraient s’avérer attractives, surtout si les politiques budgétaires devaient provoquer une plus forte hausse des prix dans les mois à venir. Nous jugeons toutefois leur potentiel haussier limité par rapport à celui des obligations nominales classiques.
Vers une nouvelle appréciation du dollar?
Nous nous attendons à des fluctuations importantes sur les marchés des changes. Le dollar américain pourrait bientôt s’apprécier, reflétant un sentiment de marché positif et des taux d’intérêt plus élevés que dans les autres marchés développés. Les prévisions de croissance s’améliorant aux Etats-Unis et le taux terminal de la Réserve fédérale restant supérieur à celui des autres grandes banques centrales, l’euro devrait progressivement s’affaiblir face au dollar. Toutefois, le paysage pourrait être moins tranché d’ici six à douze mois, à mesure du reflux des risques inflationnistes et de la concrétisation des risques budgétaires et commerciaux. Le franc suisse pourrait afficher une plus grande résilience vers la fin 2025.
L’or et le pétrole sur le devant de la scène
Des taux d’intérêt réels supérieurs aux attentes et une appréciation du dollar américain pourraient limiter le potentiel haussier de l’or à court terme. Toutefois, avec la poursuite de la tendance désinflationniste et du cycle de baisse des taux d’intérêt dans les grandes économies, la demande des investisseurs devrait se renforcer, soutenant le cours de l’or. La demande des banques centrales devrait se maintenir à des niveaux élevés. Une allocation dédiée à l’or constituera donc un outil de diversification efficace dans les portefeuilles en 2025 encore.
Les marchés du pétrole resteront sensibles à la production des Etats-Unis et des pays du Moyen-Orient. Des hausses de la production sont probables en 2025 et devraient maintenir les cours du pétrole sous pression ces douze prochains mois. L’exposition des portefeuilles aux actifs liés au pétrole et à l’énergie pourrait offrir une protection contre les risques inflationnistes.
Positionnement et risques en 2025
Les conditions de marché devraient offrir des opportunités d’investissement en 2025, notamment dans les segments des actions et du crédit d’entreprise.
En matière d’exposition aux actions, nous privilégions les Etats-Unis et les marchés de croissance. Les stratégies obligataires devraient quant à elles se concentrer sur la gestion des risques, par le biais d’obligations à haut rendement.
Sur les marchés des changes, l’appréciation à court terme du dollar américain pourrait être compensée par de meilleures opportunités pour les autres monnaies refuges dans le courant 2025, si les risques budgétaires refont jour. Les matières premières resteront essentielles pour se protéger contre les risques inflationnistes et pour exploiter les opportunités, l’or notamment permettant d’ancrer les portefeuilles dans des conditions incertaines.