Des responsables de la banque centrale américaine, la Fed, se sont inquiétés vendredi d’un rebond de l’inflation, et se sont ainsi montrés prudents quant à une baisse des taux lors de la prochaine réunion de l’institution, les 17 et 18 décembre.
Les risques liés à l’inflation restent «plus importants» que ceux liés au chômage, a déclaré Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed.
Le taux d’inflation CPI de novembre sera publié mercredi.
La Fed privilégie une autre mesure, l’indice PCE, publié en fin de mois, et qui avait rebondi en octobre à 2,3% sur un an, contre 2,1% en septembre. L’objectif de la Fed est de le ramener à 2%.
Ce rebond des prix incite à la prudence les responsables de l’institution.
«Les risques à la hausse pour l’inflation restent importants en raison de possibles perturbations des chaînes d’approvisionnement dues aux grèves et aux tensions géopolitiques plus fréquentes dans le monde», a souligné Michelle Bowman.
Elle estime que «les tensions commerciales accrues et les dépenses gouvernementales expansionnistes» exercent également une pression sur les prix.
Les hausses de droits de douane promises par Donald Trump pourraient contribuer à faire repartir les prix à la hausse.
Une baisse des taux d’un quart de point est majoritairement attendue par les acteurs du marché lors de la prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed (FOMC), selon l’évaluation de CME Group.
Les taux se situent dans une fourchette de 4,50 à 4,75%, après avoir été abaissés d’un demi-point de pourcentage en septembre, puis d’un quart de point en novembre.
Mais pour Beth Hammack, présidente de la Fed de Cleveland, «nous sommes arrivés, ou presque, au point où il est logique de ralentir le rythme des réductions de taux».
«Atteindre nos objectifs nécessite de constater de nouvelles preuves convaincantes que l’inflation continue effectivement de baisser à 2% tout en maintenant un marché du travail sain», a souligné vendredi cette responsable, qui dispose du droit de vote tournant au FOMC en 2024.
«Le succès n’est pas assuré», selon elle, alors que «le processus de désinflation a ralenti».
Le président de la Fed, Jerome Powell, avait estimé mercredi que, du fait de la vigueur de l’économie, la banque centrale «peut se permettre d’être un peu plus prudente» sur les baisses de taux.
Lundi cependant, un autre gouverneur, Christopher Waller, avait dit pencher «pour l’instant en faveur d’une baisse du taux directeur».