Les marchés asiatiques profitent lundi de la hausse de Wall Street après Thanksgiving, Tokyo restant néanmoins prudent avant une possible hausse de taux au Japon et des données sur l’emploi américain, tandis que les Bourses chinoises se réjouissent d’une progression de l’activité manufacturière.

Un resserrement monétaire de la BoJ «proche»

A Tokyo, les indices ont longuement hésité avant de terminer en hausse, prolongeant l’optimisme de la Bourse de New York en fin de semaine dernière et profitant d’une accalmie dans la remontée du yen, qui avait grimpé après des propos du gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Kazuo Ueda, évoquant de possibles prochaines hausses de taux.

L’indice vedette Nikkei est monté de 0,8% à 38.513,02 points et l’indice élargi Topix a pris 1,27% à 2.714,72 points.

De nouveaux resserrements monétaires de la BoJ sont «proches dans la mesure où les données économiques sont en bonne voie», a déclaré M. Ueda ce week-end dans une interview au quotidien économique Nikkei, disant vouloir surveiller de près l’évolution des salaires dans l’archipel.

La Banque centrale avait entamé en mars un cycle de resserrement monétaire avec un premier relèvement, suivi d’un second, en juillet, qui a porté le taux directeur à 0,25%.

Après s’être sensiblement renforcée dans la foulée de ces déclarations, faisant passer le billet vert sous la barre des 150 yens pour un dollar, la monnaie japonaise refluait vers 06H30 GMT à 150,50 yens pour un dollar (-0,5%).

Les marchés japonais ont aussi été marqués par «un certain attentisme avant les données sur l’emploi américain attendues vendredi», a souligné Kosuke Oka de Monex Securities.

Uniqlo craint un boycott

Du côté des valeurs, le géant du prêt-à-porter Fast Retailing (Uniqlo), poids lourds du Nikkei, a soulagé l’indice en limitant ses pertes (-1,33%).

Le groupe surveille les effets sur ses ventes d’un possible boycott de la part des consommateurs chinois après que son dirigeant a déclaré qu’il n’utilisait pas dans ses vêtements de coton du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), où des ONG et plusieurs pays dénoncent l’exploitation de membres de la minorité musulmane ouïghoure.

Nissan a lui terminé en légère hausse (+0,41%) après la publication ce week-end d’informations de l’agence Bloomberg selon lesquelles son directeur financier, Stephen Ma, pourrait quitter ses fonctions prochainement, moins d’un an et demi après le départ du directeur opérationnel Ashwani Gupta.

Le constructeur automobile nippon, qui a annoncé le mois dernier la suppression de 9.000 postes et une réduction de ses capacités de production face à une dégradation de ses ventes, avait vu son titre flamber mi-novembre après avoir révélé que le fonds d’investissement singapourien «activiste» Effissimo montait à son capital.

Bourses chinoises et pétrole vigoureux

Les places chinoises étaient dans le vert, après la publication ce week-end de chiffres montrant une progression de l’activité manufacturière dans le pays en novembre, pour le deuxième mois consécutif.

Vers 06h30 GMT à Hong Kong, l’indice Hang Seng gagnait 0,17% à 19.456,00 points. L’indice composite de Shanghai prenait 0,76% et celui de Shenzhen 1,24%.

Le marché du pétrole progressait, soutenu par ces signes de reprise de l’économie en Chine, premier importateur d’or noir, en attendant une réunion de l’Opep+ jeudi.

Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) gagnait 0,76% à 68,52 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord avançait de 0,75% à 72,38 dollars.