Le dollar martyrise l’euro, la parité en vue

AWP/AFP

1 minute de lecture

Vers 22h15, le billet vert s’octroie 0,56% face à la monnaie unique, à 1,0416 dollar pour un euro. Plus tôt, la devise européenne avait reculé jusqu’à 1,0335 dollar, une première depuis fin novembre 2022.

Le dollar est monté vendredi à un sommet de deux ans face à l’euro, un mouvement appuyé sur une divergence de trajectoires économiques et monétaires, qui rend crédible l’hypothèse de la parité entre les deux devises.

Vers 21H15 GMT, le billet vert s’octroyait 0,56% face à la monnaie unique, à 1,0416 dollar pour un euro. Plus tôt, la devise commune à 20 pays européens avait reculé jusqu’à 1,0335 dollar, une première depuis fin novembre 2022.

L’inflexion a été déclenchée par de mauvais indicateurs en zone euro. L’indice PMI a notamment montré qu’en octobre, l’activité économique avait affiché, en novembre, son plus faible rythme depuis dix mois.

Ces données «peignent un tableau inquiétant de la situation de l’Europe», a commenté Christopher Vecchio, de Tastylive. «Ils sont en train de glisser vers une récession beaucoup plus rapidement qu’on ne l’attendait.»

«Si l’on y ajoute la perspective de nouveaux droits de douane de Trump et d’une possible guerre commerciale, cela amoindrit encore un peu plus les perspectives de croissance de l’Europe», poursuit l’analyste.

Dans le même temps, l’indice PMI composite (pour l’ensemble de l’économie) du cabinet S&P Global pour les Etats-Unis est ressorti vendredi à son plus haut niveau depuis deux ans et demi en novembre.

Ce contraste joue sur le décalage d’orientation entre la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et celle de la Réserve fédérale (Fed).

«Le marché voit la Fed viser un taux neutre de 3,80% contre 2,80% début octobre», relèvent les analystes de Wells Fargo, en référence au taux en fin de cycle d’assouplissement monétaire.

Il est appelé neutre parce qu’il ne ralentit pas l’activité économique mais il ne contribue pas non plus à l’accélérer.

Dans le même temps, les opérateurs voient le principal taux directeur de la Fed tomber aux environ de 1,7% fin 2025.

Résultat de cette divergence, l’écart entre le rendement des emprunts d’Etat allemands à 10 ans et celui des bons du Trésor américains de même durée est proche de son plus haut depuis cinq ans, ce qui encourage les investisseurs à se tourner encore davantage vers le dollar, au détriment de l’euro.

A l’ensemble des facteurs qui plombent l’euro s’est ajouté, cette semaine, l’escalade du conflit entre Ukraine et Russie, ont souligné les analystes de Wells Fargo.

«La question de la parité (entre les deux devises) se pose», estime Christopher Vecchio. «La véritable interrogation est plutôt de savoir si on va la tester cette année ou l’an prochain»;

Euro et dollar n’ont plus été au même niveau depuis le 10 novembre 2022, au terme d’une séquence de cinq mois qui avait vu le «greenback», surnom de la devise américaine, dépasser la monnaie unique pour la première fois depuis vingt ans.

A lire aussi...