Ce matin, nous avons assisté à un événement assez rare pour être mentionné: ce que les Anglo-Saxons appellent un «Flash crash» (effondrement éclair). Une forte pression vendeuse sur les cross-EUR depuis le 6 novembre, combinée à des indices PMI décevants en France et en Allemagne, a entraîné une chute du cours EUR/USD, passant de 1,045 à 1,0340 sans rencontrer la moindre résistance, le moindre acheteur.
Le pessimisme entourant la zone euro ne date pas d'hier, mais le différentiel de perspectives économiques entre les États-Unis et l'Europe a franchi un nouveau cap suite à l'élection de Donald Trump. Avant même l'application éventuelle de tarifs douaniers, le moral des Européens est en berne, ce qui se reflète dans la faiblesse de la monnaie unique depuis le mois de septembre. La solution n’est probablement dans les mains de la BCE, mais dans les mains des politiques européens, comme le souligne le rapport Draghi.
Impacté par le différentiel de croissance entre les deux zones, ainsi que par le différentiel de taux d'intérêt qui a dépassé les 200 points de base sur 10 ans, l'euro souffre désormais de problèmes politiques dans ses deux moteurs économiques : la France et l'Allemagne, au moment où l’Espagne, l’Italie et le Portugal se démarquent clairement sur le plan économique.
Ce que nous voyons aujourd'hui est ainsi la combinaison de ces événements, la récente montée des tensions en Ukraine en sont malheureusement un catalyseur supplémentaire. Le positionnement du marché indique qu'un nombre important d'acteurs anticipent une baisse de l'EUR dans les prochains mois, non seulement par rapport au dollar, mais également face au yen et au franc suisse.