Le dollar au plus haut depuis un an face à l’euro, poussé par les écarts de taux

AWP/AFP

1 minute de lecture

Vers 21h20, le billet vert s’apprécie de 0,60% par rapport à la monnaie unique, à 1,0479 pour un euro. Il est même monté jusqu’à 1,0462 euro, un sommet touché pour la dernière fois en octobre 2023.

Le dollar a passé un nouveau cap jeudi, atteignant son plus haut niveau face à l’euro depuis plus d’un an, poussé par des politiques monétaires divergentes, entre une Fed attendue plus ferme que prévue et une BCE jugée accommodante.

Vers 20H20 GMT, le billet vert s’appréciait de 0,60% par rapport à la monnaie unique, à 1,0479 pour un euro. Il est même monté jusqu’à 1,0462 euro, un sommet touché pour la dernière fois en octobre 2023.

«Lorsque les mouvements de devises sont si importants, c’est parce que l’on a un effet de ciseaux», a commenté auprès de l’AFP Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex.

D’un côté, «la banque centrale américaine (Fed) pourrait être moins encline à réduire ses taux en décembre» face à une reprise de l’inflation et à l’image d’une économie américaine résiliente, a expliqué l’analyste.

La gouverneure de la Fed Michelle Bowman a d’ailleurs fait valoir mercredi que «les progrès» sur le front de l’inflation «(semblaient) marquer le pas ces derniers mois», tout en ajoutant que «nous sommes sans doute plus proches du taux neutre que nous ne le pensons actuellement».

Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de 56% à une réduction d’un quart de point à l’issue de la prochaine réunion de la Fed, les 17 et 18 décembre, contre 72% la semaine dernière, selon l’estimation de CME Group. Les taux américains se trouvent actuellement dans la fourchette de 4,50 à 4,75%.

Sur le long terme, le marché s’attend à trois baisses du taux directeur de la Fed d’ici fin 2025, alors que les opérateurs en prévoyaient six sur la même période il y a deux mois.

Parallèlement, «il semble que la Banque centrale européenne (BCE) va être plus agressive que la Fed» dans ses baisses de taux, a noté M. Chandler, une position plus accommodante qui profite donc au dollar.

Les marchés attendent déjà une baisse des taux lors de la prochaine réunion de la BCE, en décembre, et prévoient que le taux de référence baissera jusqu’à 2% d’ici mi-2025.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré jeudi à Tokyo que l’institution devait «continuer de réduire le caractère restrictif de (sa) politique monétaire», avec de nouvelles baisses de taux, mais sur «un rythme déterminé par un pragmatisme agile: nous conservons une totale optionalité pour nos prochaines réunions».

En outre, «les actions de la prochaine administration américaine risquent de nuire à l’Europe si Donald Trump met en oeuvre (la hausse) des droits de douane», a ajouté M. Chandler.

La perspective de politiques inflationnistes durant le second mandat de Donald Trump - droits de douane, réductions d’impôts et augmentation du déficit budgétaire - a déjà participé à l’explosion du dollar.

A lire aussi...