La BNS modernise son mécanisme de pension de titres de créances, avec la blockchain

AWP

1 minute de lecture

La technologie des registre distribués (TRD) pourrait encore améliorer l’efficacité du règlement de la pension de titres, a expliqué jeudi Petra Tschudin, membre du directoire de la BNS.

Destiné à alimenter les marchés financiers en liquidités, le mécanisme de pension de titres de créance s’essaie aux jetons et monnaies numériques. La Banque nationale suisse (BNS) a testé le recours à de tels instruments dans le cadre d’un projet pilote baptisé «Helvetia».

La technologie des registre distribués (TRD), communément appelée blockchain, pourrait encore améliorer l’efficacité du règlement de la pension de titres, a expliqué jeudi Petra Tschudin, membre du directoire de la BNS, à l’occasion du traditionnel «apéritif marché monétaire» à Genève.

«Il importe que les banques centrales soient préparées pour le cas où la TRD devait s’imposer dans le règlement des opérations sur titres», a-t-elle affirmé, selon le texte de son allocution. Le recours à cette technologie aurait l’avantage de réunir en seule étape «indivisible» le transfert d’obligations gagées et le paiement correspondant, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Le test a permis de conclure une pension de titres sur une plateforme numérique fondée sur la TRD. La BNS a recouru à des titres au format de jetons et à une monnaie numérique de banque centrale réservée aux seuls établissements financiers. Pour cet essai, l’opérateur de la Bourse suisse SIX a mis à disposition sa place de négoce dédiée SIX Digital Exchange (SDX).

Recours à des jetons autorisé

La blockchain permettrait également d’améliorer la mobilité des titres de créances gagés. Le transfert de ces obligations ou encore la validation de leur usage en tant que sûretés peuvent ainsi être automatisés par l’utilisation de garanties au format de jetons numériques, a souligné Mme Tschudin.

«La BNS est ouverte à ces nouvelles technologies et à ces développements», a assuré la banquière centrale. L’institut d’émission se montre généralement assez prudent face à certaines évolutions dans ce domaine, plus spécifiquement les cryptomonnaies.

Le test réalisé dans le cadre du projet pilote Helvetia a fait bouger les lignes concernant les jetons numériques. «Quelques obligations de ce type peuvent d’ores et déjà être utilisées comme garantie dans les pensions de titres, exactement de la même façon que des titres conventionnels», a déclaré Petra Tschudin.

La banquière centrale a évoqué ce sujet à l’occasion du 25e anniversaire du mécanisme de pension de titres, introduit en Suisse en juin 1999. Cet instrument de politique monétaire prend la forme d’un prêt sur gages. La BNS fournit des liquidités à des institutions financières en échange d’obligations réputées sûres, qui retournent à leur propriétaire initial lorsque celui-ci restitue l’argent.

A lire aussi...