Le dollar consolide mais reste ferme, les banques centrales sous pression

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Vers 21h20, le Dollar Index est quasiment stable (+0,05%), à 106,725.

Le dollar poursuivait son tassement vendredi, mais restait en position de force face à la plupart des grandes monnaies du globe, au point d’inciter les banques centrales à la prudence face au durcissement de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Vers 20H20 GMT, le Dollar Index, qui compare le billet vert à un panier de six devises, était quasiment stable (+0,05%), à 106,725.

«On a une petite consolidation sur le dollar, qui est technique, mais aussi liée à une déception sur les ventes de détail» aux Etats-Unis, a décrit Elias Haddad, de Brown Brothers Harriman.

Les ventes de détail ont progressé de 0,4% sur un mois en octobre, soit mieux que les 0,3% annoncés par les économistes.

Mais l’indice de base (control group), qui exclut notamment l’automobile, l’essence et les matériaux de construction, s’est replié de 0,1%, contre une hausse attendue de 0,3%.

«Ces données interrompent une accélération qui avait débuté en mai», ont constaté les économistes de High Frequency Economics, pour qui «la Fed va prendre note.»

Le dollar a aussi été pénalisé par un léger reflux des taux obligataires. Le rendement à 2 ans reculait à 4,29%, contre 4,34% la veille en clôture.

Pour autant, «la tendance du dollar à la hausse demeure intacte», a tempéré Elis Haddad.

Pour les analystes de Wells Fargo, les devises de pays émergents sont particulièrement mal positionnées face au «greenback», l’un des surnoms du dollar.

«La force du dollar et un recalibrage des attentes en matière de baisses de taux de la Fed placent les banques centrales des pays émergents dans une situation délicate», estiment-ils.

Ils s’attendent ainsi à ce que la TCMB turque, la SARB sud-africaine et la MNB hongroise adoptent une «approche plus prudente en matière d’assouplissement monétaire».

L’écart entre les taux américains et ceux d’autres pays pénalisent les devises étrangères face au dollar.

Jeudi, la banque centrale uruguayenne a laissé son taux directeur inchangé, malgré la décélération continue des prix, indiquant prendre notamment «en compte le changement de scénario mondial et son futur impact sur l’inflation intérieure».

La perspective de nouveaux droits de douane imposés par le futur gouvernement de Donald Trump stimulerait l’inflation au niveau mondial, de l’avis général.

Les pays émergents «baissent leurs taux et leur monnaie s’affaiblit», constate Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, «donc c’est un peu stressant.»

«Je ne pense pas que cela les pousse à arrêter», poursuit l’analyste, «mais cela pourrait peser sur l’ampleur de l’assouplissement.»

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