La demande mondiale d’or en volume est stable au troisième trimestre, malgré des prix record. Si l’attrait pour les bijoux s’est réduit, celui pour les produits d’investissement basés sur le précieux métal s’est accru, selon le rapport trimestriel du Conseil mondial de l’or (CMO) publié mercredi.
De juillet à septembre, la demande pour le métal jaune s’est établie à 1176 tonnes, une variation quasi nulle en glissement annuel. Dans le détail, la baisse de la demande de bijoux et celle des banques centrales est compensée par le flux d’investissement, notamment grâce aux ETF, ces actifs financiers qui répliquent le cours du métal jaune.
Le total de l’investissement financier en or au troisième trimestre de l’année atteint 253,9 tonnes, soit une hausse de 132%. La «baisse des taux d’intérêt et l’instabilité géopolitique» ont poussé les investisseurs vers la valeur refuge, résume pour l’AFP Krishan Gopaul, analyste au sein de l’organisation.
«Il y a un élan des investisseurs institutionnels» pour l’or, alimentée par «une peur de rater le mouvement haussier», ajoute l’analyste. Le prix moyen de l’or a atteint 2.474 dollars l’once, en hausse de 28% par rapport à la même période l’an passé.
Ainsi, en dépit d’une réduction de 12% des achats en volume dans le secteur de la bijouterie, à 459 tonnes, la demande de bijoux en valeur a atteint 36 milliards de dollars, soit une hausse de 13%. En Chine, la demande en volume a chuté de 33% sous l’effet des prix locaux élevés et d’une confiance économique en berne.
Les achats des banques centrales ont pour leur part diminué de 49%, à 186 tonnes, à cause de la hausse des prix. Cette chute est néanmoins relative puisqu’elle est faite en comparaison d’une année de demande record des banques centrales en 2023.
«La demande d’or des banques centrales est au niveau de 2022», qui était elle-même une année record depuis 2010, explique Krishan Gopaul. Dans le secteur technologique, la demande d’or est en hausse de 7%, à 83 tonnes, portée par les innovations dans l’électronique et l’intelligence artificielle, «même si cette catégorie est la moins importante en volume», rappelle l’analyste.