Le dollar perd du terrain jeudi, en raison d’une retombée des rendements des emprunts d’Etat américains, qui peut s’expliquer par une réévaluation des paris sur les résultats de la présidentielle américaine.
Vers 10H35 GMT (12H35 à Paris), la devise américaine refluait de 0,18% face à la monnaie unique européenne, à 1,0802 dollar pour un euro.
Le billet vert reculait également par rapport à la devise britannique, se repliant de 0,39%, à 1,2972 dollar pour une livre.
«Le dollar est en baisse», car «les rendements obligataires américains réduisent leurs gains», a expliqué à l’AFP Kathleen Brooks, analyste de XTB.
Après avoir grimpé ces derniers jours au plus haut depuis près de trois mois, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s’affichait jeudi, à 4,19%.
Selon l’analyste de XTB, les sondages serrés sur le résultat du scrutin présidentiel du 5 novembre aux Etats-Unis conduisent à «une légère réduction» des paris tablant sur une victoire de Donald Trump, qui avaient jusqu’ici «stimulé le dollar» et les rendements obligataires.
En effet, le programme du candidat républicain prévoit des politiques plus inflationnistes, telles qu’une augmentation des droits de douane ou encore un assouplissent budgétaire.
Le marché a également renforcé ses paris sur une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) en novembre, en partie parce que l’élection américaine, quelle que soit son issue, n’est pas susceptible de drastiquement altérer les perspectives économiques aux Etats-Unis, estime Mme Brooks.
Par ailleurs, l’activité du secteur privé dans la zone euro s’est affichée en contraction en octobre pour le deuxième mois consécutif, selon l’indice PMI Flash dévoilé jeudi par S&P Global.
Bien que ces données «suggèrent toujours que l’économie européenne est en difficulté», celles côté allemand montrent une «reprise (...) toujours encourageante», ce qui soutient l’euro à court terme, constate Mme Brooks.
L’indice PMI en octobre pour le Royaume-Uni, publié le même jour, a de son côté glissé à un plus bas depuis près d’un an.
«La livre sterling a largement résisté à ces données, les investisseurs hésitant probablement à s’engager sur des positions importantes jusqu’à la présentation du budget (britannique) la semaine prochaine», estime Matthew Ryan, analyste d’Ebury.
La ministre britannique des Finances Rachel Reeves devrait à cette occasion annoncer des hausses d’impôts et un resserrement des dépenses.